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14 mars 2013 4 14 /03 /mars /2013 13:31
Accord emploi : une association met en garde contre les «risques psycho-sociaux»
14 mars 2013 à 12:56 LIBERATION.fr

L'Observatoire du stress, lancé par des syndicats de France Télécom, estime que le texte présente des «risques majeurs pour la santé des travailleurs les plus fragiles et les plus précaires».

Libération

L’Observatoire du stress met en garde contre les risques psycho-sociaux que pourraient générer certaines mesures du projet de loi relatif à la sécurisation de l’emploi, dans une lettre adressée au gouvernement et aux parlementaires, rendue publique jeudi.

 

 
 

L’association, lancée en 2007 par des syndicats de France Télécom en réaction au vaste plan de restructuration (22 000 postes supprimés en trois ans), s’est depuis élargie à d’autres grandes entreprises. «Notre expérience du fonctionnement réel des entreprises nous a conduit à identifier dans le texte quatre risques majeurs pour la santé des travailleurs les plus fragiles et les plus précaires», écrit l’Observatoire dans cette lettre.

 

La première critique (article 10) porte sur «l’absence de limites à la mobilité géographique des salariés». Le texte, qui sera examiné à l’Assemblée à partir du 2 avril, ne«fixe plus de borne à la mobilité, ne protège plus les travailleurs les plus précaires contre des mobilités qu’ils n’ont pas les moyens de suivre», a déploré Pierre Morville (CFE-CGC), l’un des fondateurs de l’Observatoire.

«Les résultats sont connus de tous, c’est la +liquidation+ de 5 à 10% des travailleurs à chaque réorganisation et la destruction des vies professionnelles, familiales et personnelles de milliers de foyers, allant jusqu’au suicide», a-t-il ajouté à l’AFP.

 

Quant à l’article 3 de la loi, la mobilité dite «volontaire et sécurisée», c’est une mesure «qui a été mise en place à France Télécom pendant plusieurs années pour pousser les seniors hors de l’entreprise», explique l’Observatoire dans son courrier.

«Les salariés ont été humiliés et harcelés jusqu’à accepter cette mobilité sous n’importe quel prétexte, avec 90% de chances de retour dans une situation bien pire qu’au départ, la mise au placard étant la plus douce des issues qui leur soient imposées», a commenté M. Morville. L’Observatoire demande la suppression totale de cet article «pour éviter les drames et les suicides à venir».


«De même l’imprévisibilité du planning professionnel maintenue par ce projet de loi a des conséquences dramatiques sur l’équilibre des temps de vie des travailleurs à temps partiel», estime l’association. L’Observatoire dénonce également la remise en cause des Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) en «inventant un nouveau comité pluridisciplinaire, organisé par l’employeur et dont l’avis peut se substituer à celui des CHSCT».

A France Télécom, «l’une des causes déterminantes de l’explosion des risques psycho-sociaux et des suicides était le refus de l’employeur de prendre en compte les analyses et alertes remontées par les CHCST», signale l’Observatoire.

Il rappelle que la direction avait mis en place ce que propose le projet de loi, à savoir «une multiplicité de comités et d’instances pluridisciplinaires, se satisfaisant des audits et des mesures coordonnées et décidées par ces instances conventionnelles qu’elle contrôlait».

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