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10 avril 2012 2 10 /04 /avril /2012 14:29
Comment Larcher pense doubler en deux ans le nombre de chômeurs formés
Ecrit par
Derek PERROTTE

 

Ce n'est pas la « réforme radicale » à laquelle il aspire. Mais Nicolas Sarkozy dispose, avec le rapport sur la refonte de la formation professionnelle remis jeudi par le sénateur UMP Gérard Larcher, de premières pistes de travail pour renforcer la formation des demandeurs d'emploi, un des axes centraux de son programme de campagne.

 

Le rapport propose un « contrat formation emploi » liant les chômeurs dans l'impasse et Pôle emploi pour la mise en oeuvre d'une formation « correspondant à des emplois disponibles ou à des potentialités d'emplois ». Le chômeur serait ensuite tenu d'accepter les offres de poste correspondantes « dans son bassin d'emploi ou un bassin voisin ». En cas de refus, il serait radié de Pôle emploi. Nicolas Sarkozy évoque cette sanction dès le premier refus, mais Gérard Larcher propose de ne radier qu'au troisième refus. La loi le prévoit déjà mais n'est pas appliquée. Si le chômeur ne trouve pas d'emploi faute d'offres, ses droits à indemnisation doivent être rallongés de tout ou partie de la durée de formation, précise le rapport.

 

Pour remettre de l'ordre dans un système dont l'efficacité pâtit de la multiplication des gestionnaires de fonds, Gérard Larcher juge essentiel de développer « une démarche de territorialisation commune entre l'Etat, les régions, les départements et les partenaires sociaux ». Objectif : rationaliser, gagner en réactivité et faire coller les formations aux besoins de chaque bassin d'emploi. Selon lui, ces seules mesures permettraient de doubler en deux ans, à budget constant, le nombre de chômeurs bénéficiant de formations, dont la proportion est aujourd'hui estimée à 10 %. C'est moins ambitieux, mais plus réaliste, que le « droit à la formation pour tous les chômeurs » que promet Nicolas Sarkzoy.

Inefficacité du CIF et du DIF

La même quête de rationalité doit s'appliquer aux 160.000 jeunes qui quittent chaque année l'école sans diplôme : le rapport propose de coordonner les dispositifs existant en un « pacte de réussite professionnelle » axé sur des formations « qualifiantes et certifiantes ». Ce PRP serait piloté par les régions et proposé par les missions locales et Pôle emploi.

 

Côté entreprises, le rapport propose de « supprimer la contribution relative au plan de formation » (0,9 % de la masse salariale), sauf dans les TPE. Ce dispositif, basé sur le « former ou payer », « n'est plus adapté » et débouche sur « une mutualisation inversée : les salariés les moins qualifiés accèdent peu à la formation, tandis que les petites entreprises sont obligées de supporter une partie importante du coût des formations, sans y avoir accès ».

 

Côté salariés, il déplore l'inefficacité des dispositifs de droit à la formation (CIF et DIF) et propose de lancer des négociations interprofessionnelles sur la création d'un « compte individuel de formation ». Les salariés, en poste comme en cas de chômage, pourraient l'activer « pour le financement d'une formation, d'un bilan de compétence... ». Ce compte pourrait être financé via des heures de DIF non utilisées, des congés RTT ou de l'épargne salariale, énumère le rapport.

DEREK PERROTTE, LesEchos.fr, 10 avril 2012
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