Le troisième CCE le mieux doté de France, en cessation de paiement, a été placé mardi en redressement judiciaire par le tribunal de grande instance de Bobigny.
Après une longue dérive financière, le comité central d’entreprise (CCE) d’Air France vient d’être mis en redressement judiciaire par le tribunal de grande instance de Bobigny, indique l’AFP qui cite une source proche du dossier. Le CCE, qui avait engagé en juillet 2012 un plan de redressement, avait ensuite bénéficié en février 2013 d’une procédure de sauvegarde. « Le tribunal a décidé de convertir la procédure de sauvegarde (...) en placement en redressement judiciaire, conformément à la demande de l’administrateur judiciaire » du CCE, indique cette source.
90 millions d’euros de budget
Malgré un budget annuel supérieur à 90 millions d’euros (dont environ 35 millions versés chaque année par la direction d’Air France), le comité d’entreprise d’Air France, troisième CE le plus riche de France derrière celui des électriciens-gaziers et celui de France Télécom, était criblé de dettes et ne pouvait plus faire face à ses engagements. Le CCE a été victime d’une guerre syndicale et aussi d’erreurs de gestion –pointées dès 2005 dans un audit. En 2010, un autre rapport avait mis au jours des « dysfonctionnements » divers : logements de fonction indûment attribués, documents comptables détruits... au point d’attirer l’attention de la brigade financière. La chute n’a pas pu être enrayée.