Publié le 13.04.2011, 21h05 | Mise à jour : 21h49
Deux salariés du groupe Banques populaires Caisses d'épargne (BPCE) se sont suicidés et un autre salarié a fait une tentative en
l'espace de 15 jours, a dénoncé mercredi le syndicat Sud du groupe
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Eric Piermont
«Nous sommes convaincus qu'il existe un lien direct entre une nouvelle organisation du travail et la dégradation de la santé physique et mentale des salariés qui a amené certains d'entre eux à mettre fin à leurs jours ou à tenter de le faire», affirme Patrick Saurin, délégué Sud.
Le syndicat Sud dénonce «le benchmark, une méthode qui consiste à comparer chaque jour les résultats des salariés et des agences et qui crée des situations anxiogènes avec une pression au quotidien». «Il y a une compétition aux résultats qui laisse des gens sur le carreau. En 2010, nous avons fait de très bons résultats, mais il y a de la casse», estime pour sa part Sylvie Liziard, secrétaire générale de l'Unsa (premier syndicat du groupe). Pour elle, «ça va mal finir, les gens n'en peuvent plus».
En 2008, un salarié sur dix en proie au risque suicidaire
Une enquête menée en 2008 auprès de 5.000 salariés avait mis en évidence une «situation très préoccupante en matière de santé au travail : 10,4% des salariés interrogés avaient répondu par l'affirmative au risque suicidaire», selon le syndicat. «L'employeur a une obligation de prévention des risques professionnels et doit veiller à la santé physique et mentale de ses salariés. S’il manque à cette obligation, il commet alors une faute inexcusable, et cette faute suffit pour engager sa responsabilité», rappelle Patrick Saurin (Sud).
La direction du groupe met en avant des «circonstances différentes» pour les deux suicides. «Dans un cas, une commission d'enquête interne a été créée ; dans l'autre cas, le CHSCT n'a pas donné suite», précise un porte-parole des Caisses d'Epargne.
Depuis 2008, un autre grand groupe français, France Télécom-Orange; a été ébranlé par une série de suicides qui a mis au jour une grave crise sociale interne. Le suicide en 2009 d'un salarié de France Télécom-Orange a été reconnu comme une maladie professionnelle.
LeParisien.fr , jeudi 14 avril 2011