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23 octobre 2012 2 23 /10 /octobre /2012 11:34

Les syndicats s'insurgent contre l'augmentation des salaires de 0,5 %, qualifiée de "provocation" par la CGT.

Les syndicats de la SNCF appellent à la grève jeudi, un premier avertissement pour signifier au patron de l'entreprise publique et au gouvernement que les cheminots feront entendre leurs voix dans la future réforme de la gouvernance du système ferroviaire.

 

CGT, Unsa, Sud-Rail et CFDT ont choisi d'arrêter le travail à la veille des vacances de Toussaint et avant la position du gouvernement attendue à la fin du mois sur l'épineuse question de la séparation, ou de la réunification, de l'opérateur historique (SNCF) et du gestionnaire des infrastructures (RFF). Le préavis court de mercredi 19 heures à vendredi 8 heures. La SNCF communiquera des prévisions de trafic mardi dans la soirée.

Au président de la SNCF, Guillaume Pepy, les syndicats expriment leur mécontentement sur des conditions de travail, selon eux, dégradées. Ils s'insurgent aussi contre l'augmentation des salaires de 0,5 %, qualifiée de "provocation" par la CGT.

Sur la question des effectifs, direction et syndicats se livrent une guerre de chiffres : la première insiste sur les embauches au niveau du groupe, les syndicats fustigent des recrutements insuffisants dans l'établissement public (Epic).

Les syndicats revendiquent "des moyens matériels et humains nécessaires pour réussir le changement de service 2013 au sens du service public et des conditions de travail des cheminots". "La politique menée actuellement conduit à une situation conflictuelle", affirme Gilbert Garrel (CGT), la grève est "un signal d'alarme pour que la direction de la SNCF et le gouvernement entendent les cheminots".

La grève est aussi "clairement un coup de pied dans la fourmilière vis-à-vis du gouvernement", pour Didier Aubert (CFDT). "Le sujet d'une réforme ferroviaire est de la responsabilité du gouvernement et le ministre des Transports y travaille", a commenté de son côté François Nogué, directeur général délégué cohésion et ressources humaines du groupe SNCF.

"Une nouvelle feuille de route"

Depuis 1997, la gestion du réseau est confiée à RFF et son exploitation est assurée par la SNCF et, de manière encore marginale, par des opérateurs privés. Mais les compétences se chevauchent, l'endettement de RFF croît, le réseau se dégrade : face aux dysfonctionnements, tous les acteurs demandent une réforme.

Le gouvernement a annoncé pour 2013 une loi réformant à la fois la gouvernance du système ferroviaire et le statut social des cheminots. Pour la réforme du système ferroviaire, les quatre organisations qui appellent à la grève jeudi "exigent une nouvelle feuille de route".

La réforme "doit contraindre la direction de la SNCF à répondre aux besoins de la nation en matière de service public ferroviaire marchandise et voyageurs", disent-elles. La SNCF plaide, de son côté, pour l'unification des activités de transporteur et de gestionnaire du réseau au sein d'une holding, alors que des cadres de RFF soutiennent l'autonomie de leur structure.

L'autre volet, potentiellement explosif, tient à la réforme du rail et à l'ouverture à la concurrence d'ici à 2019 : c'est le cadre social. "Les négociations annoncées doivent se faire a minima sur les bases du statut et du RH0077", le décret portant sur la durée du temps de travail, préviennent les syndicats dans leur préavis de grève.

Le statut SNCF est défini par la loi (garantie de l'emploi, prévoyance et régime de retraite, évolution de carrière) et par une réglementation du travail adaptée aux contraintes du ferroviaire (sécurité, service 365 jours par an, etc.). Les salariés du privé ne disposent pas du même régime, ce qui génère une distorsion avec les agents SNCF au statut.

 

Le Point.fr - Publié le 23/10/2012 à 08:02 
  
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