Des préavis de grève sont déposés dans de nombreux secteurs, et la CGT annonce "174 manifestations et rassemblements". | AFP/JEFF PACHOUD
Quatre syndicats – CGT, FO, FSU, Solidaires – mettent tout leur poids dans la balance mardi pour empêcher l'adoption du projet de loi sur l'emploi. La CGT annonce "174 manifestations et rassemblements". Des préavis de grève sont déposés dans de nombreux secteurs, mais à la SNCF et à la RATP les directions prévoient un trafic normal.
Les syndicats étudiants UNEF et lycéen UNL se sont associés au mouvement dans certains départements. A Paris, les numéros un de la CGT, Bernard Thibault, et de FO, Jean-Claude Mailly, vont défiler côte à côte, une première. Le cortège part en début d'après-midi de la place du Châtelet vers l'Assemblée nationale.
Depuis la signature le 11 janvier de l'accord sur la sécurisation de l'emploi par trois centrales – CFDT, CFTC, CFE-CGC – et le patronat, la CGT et FO, qui ont refusé leur paraphe, crient à la "la régression sociale" et reprochent à l'accord de faciliter les licenciements et d'accroître la précarité.
TROUBLE Y COMPRIS AU PS
Au PS, tous les élus ne soutiennent pas de le texte. La sénatrice Marie-Noëlle Lienemann a indiqué qu'elle viendrait, en compagnie d'Emmanuel Maurel, et sans doute de Jérôme Guedj – tous les trois de l'aile gauche du PS – "saluer" les leaders syndicaux en carré de tête du défilé parisien. Le député Jean Glavany valide "la méthode" et le "résultat global" du projet mais estime qu'il doit être amendé, complété, précisé.
Les leaders du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon (PG) et Pierre Laurent (PCF), participeront à la mobilisation et seront avec des militants à des points fixes en marge du cortège dans la capitale. Le Front de gauche a déjà promis des centaines d'amendements lors des débats parlementaires. Leurs collègues écologistes, qui ne se positionneront que fin mars, ont prévenu qu'ils ne seraient "pas avares".
SOUTIEN AU TEXTE
En revanche, cent parlementaires PS ont assuré le gouvernement de leur plein soutien en appelant, dans une tribune, à voter ce projet qui marque, selon eux, "la naissance d'un nouveau modèle social". De son côté, la CFDT a appelé dans un tract les salariés à ne pas être victimes d'une "vaste opération d'intox" dont elle accuse la CGT et FO.
"C'est une erreur de croire que ce texte ferait la part belle aux entreprises ; il fait la part belle aux emplois et aux salariés", assure son secrétaire général, Laurent Berger. L'organisation patronale, CGPME, a réitéré "sa volonté" de voir cet accord "transposé, sans être dénaturé, dans la loi".
TEXTE APPLICABLE EN MAI
L'accord des partenaires sociaux a été transposé sans grande modification par le gouvernement et le projet sera sur la table du conseil des ministres mercredi. Il sera ensuite en débat, début avril, à l'Assemblée nationale en procédure d'urgence, et au Sénat fin avril.
"Début mai ce texte sera applicable, a affirmé M. Sapin. Il faut sauver des emplois le plus rapidement possible, il y a urgence, donc on agit dans l'urgence." Le gouvernement insiste pour que "l'équilibre" du texte soit maintenu, manière d'inviter les députés de la majorité à ne pas amender le texte de manière radicale.