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11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 12:03
PSA Aulnay : la CGT présente son «plan B»
10 décembre 2012 à 15:38

Alors que les négociations avec le groupe PSA battent leur plein, le syndicat estime que le site de Seine-Saint-Denis peut être sauvé, et réclame un apport en capital de 1,5 milliard d'euros par la famille Peugeot.

Libération

Un désastre industriel chassant l’autre, le sort de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois, dont la fermeture est annoncée pour 2014, a laissé la une des gazettes aux hauts-fourneaux de Florange. «Nous, on ne demandera pas de nationalisation», sourit un responsable de la CGT, alors que le syndicat majoritaire du groupe automobile présentait, ce lundi, son «plan B» pour redresser le groupe. Objectif : maintenir l’activité à Aulnay, et obtenir que la famille Peugeot, actionnaire principal, remette 1,5 milliard au pot.

 
 

«Ce plan social est un plan financier, pas un plan industriel, estime Bruno Lemerle, délégué CGT sur le site de Sochaux. Il est dangereux, car il obère la capacité du groupe à réagir au retour de l’activité attendu pour 2016 ou peu après». Dévoilé en juin 2011 par la CGT, confirmé par PSA en juillet 2012 après un an de poker menteur, le «plan Varin», du nom du président du directoire du groupe, prévoit la fermeture d’Aulnay, où travaillent 3 000 salariés en CDI. Mais aussi 1 400 suppressions d’emplois à Rennes et 3600 sur d’autres sites.

Sous la pression du gouvernement et de ses salariés, le groupe a accepté, fin octobre, l’ouverture de négociations. «Aujourd’hui, il est clair que PSA veut licencier au plus bas coût possible, estime Philippe Mercier. Or, le gouvernement s’est mis en retrait des négociations, laissant face à face le groupe et les syndicats. Il est scandaleux qu’un gouvernement qui prétend être de gauche et faire de l’emploi sa priorité ne rentre pas dans la discussion. En procédant ainsi, il se rend complice de PSA».

«Maintenant, aux Peugeot de voir»

Le syndicat a donc présenté un scénario alternatif, sur la base des recommandations du cabinet Secafi, réputé proche de la centrale de Montreuil. «Ce plan coûte moins cher que le plan Varin, déclare Bruno Lemerle. Et même s’il coûtait plus cher, on le soutiendrait, parce qu’il est plus favorable pour les salariés.»

Première préconisation : un apport en capital de 1,5 milliard d’euros par la famille Peugeot et de ses sociétés financières, FFP et Peugeot Frères. «Il s’agit de récupérer une partie des six milliards d’euros qu’a coûtés la politique de distribution de dividendes et de rachat d’actions depuis treize ans, poursuit Bruno Lemerle. Quand Varin a voulu rattraper le retard de la globalisation, l’argent qu’il attendait des marchés européens n'était plus là. Aux Peugeot de voir s’ils veulent maintenir leur business ou pas. S’ils refusent, nous considérerions que la question du changement d’actionnaire principal est posée.»

Le volet industriel de ce plan alternatif prévoit, lui, de maintenir l’activité à Aulnay par une répartition plus équilibrée de la production sur les principaux sites PSA d’Europe de l’Ouest. «Le plan Varin prévoit que l’usine slovaque de Trnava fonctionne à 154% de ses capacités, c’est-à-dire en produisant jour et nuit. Ce sont des rythmes intenables. PSA fait le choix de surutiliser ses capacités de production pour augmenter sa rentabilité.»

Vers le tribunal ?

Sur le plan social, enfin, la CGT dénonce le «manque de rigueur» du plan Varin, qui ne prendrait pas en compte les effets d’un plan de départs volontaires en vigueur jusqu'à juillet. Le syndicat estime donc que le nombre de suppressions d’emplois doit être diminué de «plusieurs centaines», voire «plusieurs milliers». Faute de quoi, il menace de contester le plan social en justice. «Cela fait partie des hypothèses, même si c’est d’abord une arme dans la négociation», précise Bruno Lemerle. Les départs en pré-retraite font partie des sujets les plus discutés, les syndicats réclament leur ouverture des 55 ans, la direction proposant un congé pour les salariés à trente mois de la retraite à taux plein.

Contactés par Libération, les syndicats SIA (majoritaire sur le site d’Aulnay) et CFDT n'étaient pas disponibles immédiatement pour commenter le plan de la CGT.

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