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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 15:07

Réunion des Délégués du Personnel du 22 Février 2013

     

Vos déléguées du personnel SUD, Saliha GUELMINE et Valérie CAUSSE,  ont présenté vos questions à la direction lors de la réunion du mois de janvier.

 

 

Toujours à votre disposition pour vos interrogations ou faire remonter vos questions en réunion sur tous les thèmes qui peuvent vous préoccuper.

 

N’hésitez pas à nous contacter par mail ou téléphone :

 

Vos élues : Saliha GUELMINE saliha.guelmine@pole-emploi.fr

             Valérie CAUSSE valerie.causse@pole-emploi.fr

 

La  RSSau DP : Valérie ROUANE valerie.rouane@pole-emploi.fr

 

Le syndicat sud : syndicat.sud-mpyrennes@pole-emploi.fr 

 

TOUJOURS MIEUX TRAVAILLER ENSEMBLE

Agents Publics

Nos questions

 

Lors de la réunion DP de décembre 2012, vous nous avez informés que les CICA se trouvaient sur l’intranet. Nous ne les avons pas trouvés. Pouvez-vous nous donner le lien d’accès.

 

 

Lors d’une formation établissement les agents publics peuvent ils récupérer le jour de temps partiel  ou être payés ? si c’est le cas quelle est la procédure pour les deux modalités ?

 

Réponses de la direction

 

Une nouvelle liste va être disponible fin 1er semestre 2013

 

 

 

 

 

La seule possibilité est d’être payée.

Il faut compléter la fiche « demande de réintégration à temps plein » disponible sur l’intranet régional à RH

 

 

Les « jours d’enfants malades »  sont en cours d’incrémentation.

 

Les agents ayant passés la sélection interne de conseiller référent ne peuvent avoir le détail des notes mais peuvent  connaître les appréciations du jury en faisant une demande au service gestion des compétences.

 

CIF

Nos questions

 

Quel est le délai de réponse de l’établissement pour un agent qui dépose une demande de CIF ?

 

 

Réponse de la direction

 

L’établissement a 1 mois pour répondre.

La formulation de la demande doit être faite à 60 j avant  pour des formations inférieures à 6 mois ou sur des modules non successifs

Pour des formations supérieures à 6 mois le délai est de 120 j.

 

 

Un agent de droit privé sera rémunéré sur la base de son dernier mois de travail hors double mois.

 

Promotions et carrières

Nos questions

 

Pouvez-vous rappeler quels sont les « critères objectivés » pour les augmentations et promotions des agents privés ?

 

 

Réponse de la direction

 

Ils sont détaillés dans la note : https://intranet.pole-emploi.fr/personnalisation/docs/midipyrenees/notes/documents/DRH/DRH_2012-02.pdf au 1er paragraphe

 

Accord sénior

 

Le bilan à mi carrière prévu dans cet accord pourra être réalisé après le 31/03/13.

 

Agents en CAE

Nos questions

 

Est-ce que les collègues en contrat CUI-CAE bénéficient ils ou elles de jours « garde enfants malades » ?

 

Réponse de la direction

 

Oui avec justificatif à faxer au RH : 05 61 00 87 03

 

La durée des contrats sera  dorénavant de 12 mois en conformité avec l’arrêté préfectoral de février pour les contrats débutant après cette date.

 

Tous les agents en CAE bénéficient de 5 jours  de formation : animation de zone, s@d...

 

Conditions de travail

Nos questions

 

Est-ce que Pôle Emploi peut signer une convention CUI-CAE pour une bénéficiaire du RSA socle quand le Conseil Général a refusé de signer cette convention et que le demandeur entre bien dans les critères de l’arrêté préfectoral ?

 

Nous avons reçu en agence des consignes nous demandant de ne plus agrafer les chèques d’indus. Est-il vrai que s’ils ont été agrafés, ils sont rejetés et renvoyés au bénéficiaire ? Pouvez nous donner une raison sérieuse de rejet de ces chèques. Dans le cas contraire nous vous demandons de faire annuler cette consigne et faire un rappel au service concerné.

 

Lors de l’EID, lorsqu’un agent se trouve en situation de refus d’inscription, il a le choix entre trois motifs. Si le motif ne rentre pas dans ces 3 cas de figure quelle est la procédure sachant qu’il est écrit dans le précis de l’indemnisation que « tout refus d’inscription doit être notifié par écrit ».

 

Réponse de la direction

 

Non c’est de la compétence du Conseil Général

 

 

 

 

Il n’y a aucune consigne en ce sens : on peut agrafer les chèques.

 

 

 

 

 

 

 

Effectivement le refus d’inscription doit se baser sur des motifs définis : titre de séjour, âge, disponibilité.

Le refus doit être décisionné par l’agent en complétant la case « motif de refus d’inscription »

Dans tous les autres cas de figure il faut inscrire la personne.

Frais de déplacement

 

Pour le remboursement du repas de midi, celui ci est possible dès que l’agent est hors de son site, même si la réunion a lieu dans la même ville.

 

Nouvelles modalités d’accompagnement

 

Les agents issus de l’indemnisation ou ayant les doubles compétences peuvent avoir des portefeuilles moindres pour pouvoir effectuer les activités liées à l’indemnisation.

 

6 agences vont expérimenter les boites mail « .net » :

La Plaine / Figeac / Castres / Lourdes / Lavelanet et St Jean

 

Horoquartz

 

La Commission d’interprétation de la CCN vient de valider le fait que les femmes bénéficiant de la réduction d’horaire « femmes enceintes »  pourront dorénavant récupérer le temps réalisé au-delà des 6h30. Cette mesure est rétroactive au 1/12/12.

Par contre cela ne concerne pas les + de 60 ans

 

Les heures en crédit/débit déposées en récupération  ne sont débitées qu’au moment du jour de prise de récupération. Le compteur reste plafonné à 15 h.

 

Mutation / Permutation

 

Un agent placement peut postuler sur un poste indemnisation et vice versa.

 

Les permutations sont possibles entre collègues  quel que soit le profil exercé mais sur un même emploi repère

(emploi générique, et fonction identique ou de même niveau)

 

Congés

 

Les agents n’ayant pas pu bénéficier de l’absence du 24/01/13 pour fêtes religieuses doivent adresser un mail à gt.31036@pole-emploi.fr pour régulariser.

 

Les congés annuels des CDD sont crédités dans horoquartz au fur et à mesure des mois passés et peuvent être pris au fur et à mesure.

 

Paye

 

Les agents de droit privé en maladie ont un montant brut prélevé et un montant net reversé correspondant au montant des prélèvements sociaux acquittés par le salarié. (on ne va pas rendre les cotisations payés)

 

Formation

 

Si un agent n’a pas souhaité passer l’EPA, il doit faire remonter ses besoins de formations par la fiche :

https://intranet.pole-emploi.fr/portail/region/r-midi-pyrenees/gestion-des-competences-@/portail/region/r-midi-pyrenees/generic.jspz?type=inarticle&id=156519

 

 

Référent Réglementaire Applicatif

 

Les RRA participeront à l’activité de l’agence mais n’auront pas de portefeuille demandeur d’emploi.

 

Dans les agences devant fusionner à terme , il n’est prévu d’un RRA pour 2 agences.

 

Les postes de REP qui deviendront RRA laissés vacants ne seront pas obligatoirement diffusés.

 

Les chargés de mission en DT feront office de  RRA pour les A2S

 

Une formation sera assurée pour les RRA qui en auront besoin sous forme de module

 

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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 14:36

 

Ce qu’a dit le DR

Précisions et analyse de SUD

L'OFFRE DE SERVICE ORIENTATION

Avant que Mr TOUBEAU ne commence la présentation de l’offre de service orientation, les élus ont demandé s’il y aurait bien une consultation des Instances Représentatives du Personnel concernant le déploiement de cette offre de service (comme indiqué dans les documents fournis aux élus).

Pour le DR, comme les A2S existent en Midi-Pyrénées depuis 2010, il ne rentrera donc pas dans un processus d'information/consultation.

 

 


 

A l'unanimité, les élus ont voté un CE extraordinaire sur le déploiement de cette offre de services.

L'orientation est un des axes de Pole Emploi 2015. Elle est au cœur des préoccupations des demandeurs d'emploi.

L’offre de service orientation doit être mise en œuvre par l’Equipe d’Orientation Spécialisée et l’ensemble des conseillers. Elle s’inscrit dans le futur Service Public de l’Orientation.

 

 

Faire bénéficier les psychologues du travail des actions de formation Pole Emploi :

*Construire son parcours professionnel

*Regard croisé

*MAOS

 

 

 

Création d’un outil IPPE qui s’articule avec le ROME

 

 

 

 

Assurer une animation fonctionnelle "orientation" de Pôle Emploi.

Il existera une Orientation Généraliste faite par les conseillers et une Orientation Spécialisée faite par les psychologues.

 

 

 

 

Il y aura une montée en compétences des conseillers autour de l'orientation sur 3 ans. Dans les plans de formation seront prévus un module "orientation" de 3 jours centrés principalement sur l'appropriation du Guide Méthodologique de l'Orientation (GMO).

 

Maintenir l'effectif global des psychologues au niveau d'avril 2010.

Les psychologues du travail interviendront en appui des conseillers en charge des accompagnements guidés et renforcés.

Si l’orientation concerne tout le monde, force est de constater que les Assistants Technique d’Orientation sont écartés de ce projet. Nous rappelons au président que NON, les ATO ne sont pas des conseillers (mais peuvent le devenir par le biais de formation) et que la non prise en compte de leur spécificité peut être un réel facteur de risque psycho social.

 

Comme d’habitude, Pole Emploi fait tout à l’envers !

Les modules de formation ne sont pas finalisés, ni passés à la CPNF donc…RIEN pour le moment !!! Cela fait 3 ans que les psychos n’ont pu se former et développer leurs compétences.

Pole Emploi leur refuse tout DIF sur des outils de tests ou d’analyse différents de ceux de l’établissement.

 

Nous réclamons le retour aux formations sur le ROME ! en soulignant qu’il devient urgent de mettre en place une ou plusieurs versions papiers dans les agences pour autonomiser les demandeurs d’emploi !!

 

« ENFIN !! » Depuis 3 ans, cette animation était inexistante (cf. : enquête ISAST et enquête commission EOS).

Le directeur prévoit même pour la première fois de réunir tous les psychos afin d’échanger sur cette nouvelle offre de services !!! Rendez vous est pris pour le 4 avril 2013.

Bien entendu, les ATO ne seront pas conviés… puisque ce sont des conseillers !

 

Le GMO n’est autre qu’un catalogue de support, méthodes et outils ! (dixit la direction). Alors là, c’est sûr, les conseillers vont développer leurs compétences en orientation !

 

Le directeur régional ne connaît pas l'effectif des psychos au 1er avril 2010 !

Et concernant les DE en modalité de suivi… ?

Aucune précision sur les modalités d’intervention des psychos mais… ils appuieront les conseillers !!

Ce qu’a dit le DR

Précisions et analyse de SUD

LA GESTION DES INDUS ETAT ET SOLIDARITE

Pole Emploi gérera tous ces indus en lieu et place de la DIRECCTE.

Actuellement 3 920 dossiers indus.

Le service contentieux sera renforcé de 2 agents (postes diffusés sur la BDE).

 

 

 

Cela ne change rien pour les agents, tous les conseillers peuvent traiter des indus.

Recours gracieux : pas d’information pour l’instant sur les montants et les modalités.

Les taux de récupérations des indus, état et solidarité, ne seront pas comptabilisés avec le taux de récupération ARE. Pour le moment, c’est bien l’indicateur RAC qui est regardé.

Nous avons entendu la direction qui met en avant sa «souplesse» pour récupérer les indus : «pas comme le trésor». Nous resterons vigilants.

 

Nous nous étonnons de cette information !

Mais c’est vrai, nous avions oublié qu’avec Pole Emploi, tous les conseillers sont interchangeables sur tous les postes (récupération d’indus, mise en place d’échéancier, accompagnement au projet, suivi de la recherche d’emploi…).

 

Malgré ce que dit l’établissement, cela introduit des changements puisque ces recours seraient traités en agence et non plus en Instance Paritaire Représentative.

Quels critères ? Pour une égalité de traitement.

 

Un indicateur de plus qui jouera dans les primes !!

Nous alertons la direction sur les opérations coup de poings concernant la récupération des indus et demandons à l’établissement la définition du mot FRAUDE. Définition floue, c’est à la bienveillance des conseillers…

Bref, heureusement, tous les dossiers transitent par la même personne à la DR, ce qui peut donner une certaine équité.

LES EXPERIMENTATIONS EN MIDI-PYRENEES

Midi-Pyrénées a été retenu pour 3 expérimentations :

] Recrutement sans CV (2 régions concernées)

] Télétravail (6 régions concernées)

] Programme européen Progress : création de clubs de jeunes en zone urbaine sensible (15 régions). Expérimentation en France et au Danemark. 4 sites concernés : Cépière, Bellefontaine, Croix de Pierre et Saint-Michel.

Le club, pour une durée de 14 mois, est crée à Bellefontaine. Un conseiller à temps plein sera tête de file et suivra 2 groupes de 7 jeunes. Un autre animateur viendra en remplacement.

Pour évaluer et comparer les résultats, 14 jeunes seront suivis en Objectif emploi par CEPIERE FORMATION.

 

 

POLE EMPLOI 2015 : CHANTIER ACCUEIL

 

Midi Pyrénées s’est positionnée pour tester la Borne tactile d’accueil sur une agence.

Pour l’instant aucune information concernant les deux premières expérimentations.

Nous rappelons a l’établissement que nous connaissons les clubs depuis longtemps et que cette prestation a déjà fait preuve de sa plus value (même si public différent). Nous espérons qu’elle sera rapidement réintégrée dans le plan de formation (ainsi que d’autres…).

Nous déplorons une présentation en CE après que l’expérimentation et la prestation aient commencées (contrairement à ce que dit la direction).

Les modalités d’affectation à l’une ou l’autre des prestations restent floues (entretien de sélection, tirage au sort ????).

Nous nous interrogeons sur les critères de comparaison : un club est différent d’un objectif emploi !!

Les élus CGT – SUD – (SNU) s’étonnent que ce point apparaissent dans les expérimentations puisque ce chantier à vocation à perdurer. Il faut une consultation des élus car changement d’organisation.

Nous nous étonnons de cette présentation alors qu’une multilatérale nationale sur l’accueil doit avoir lieu prochainement.

Devant les interrogations des élus (demande de consultation sur ce chantier accueil qui modifie l’organisation de l’accueil en agence), le DR a explosé et a décidé de ne plus expérimenter ce chantier.

De notre coté, ne pas à être précurseur de cette borne impersonnelle ne nous gène pas !!

 

Ce qu’a dit le DR

Précisions et analyse de SUD

LES ACTIVITES SOCIALES ET CULTURELLES

 

 

Bien que nous soyons pour le principe de la mutualisation, nous nous sommes abstenus car :

] les prestations proposées ne nous conviennent pas plus
qu’en 2011 lorsqu’elles furent proposées par la CGNASC,

] Aucun bilan sur ces prestations,

] Nous ne sommes pas en accord avec les critères d’attribution.

Complément d’information en dehors du CE : Prestations probables (dotation enfants – de 18 ans selon revenu fiscal inférieur ou supérieur à 40 000€, dotation agents, dotation enfants handicapés poursuivant des études, Secours (Aide Sociale), Partenariat avec organismes de type Belambra, INVAC…

 

 

Nous sommes persuadés que les collègues qui se sont vus refuser leur demande apprécieront ce vote à son « injuste » valeur.

Une motion portant sur la prise en compte des demandes de prestation arrivées à la date du

3 décembre a été  mise au vote (prise en compte d’affranchigo).

14 votants : 4 Pour (SNU, CGT et SUD) 9 Contre (FO, UNSA, CGC, CFDT) 1 Abstention(FO)

 

campagne de promotion 2012DROIT PRIVE

416 agents ont bénéficié d’une promotion.

 

Nous avons eu la synthèse des promotions du privé.

A notre demande d’obtenir les mêmes informations sur les agents publics, la RRH répond :

"j’attends la prime de performance en mars pour vous présenter le tableau".

Ce qui voudrait dire que la prime est une promotion !!!!

LA DECONCENTRATION

En matière budgétaire, une attribution sera donnée à chaque agence :

actions de formation, aides à la mobilité, prestations

abonnements spécifiques, organisation de forums, de petits déjeuners, manifestation, consommation énergie, affranchissement courriers…

En matière ressources humaines :

Recrutement : regard croisé avec les DAPE,

Poste de directeur : DT et DR Adjoint,

CUI-CAE : recrutement laissé aux DAPE,

Formation, EPA, Promotion : DAPE, REP, DT

Heures supplémentaires : marge de manœuvre DT

Pour les CDD, le DR garde la main.

En matière immobilière, association des équipes sur les plans lors des créations ou des aménagements.

Doit-on en déduire que jusqu’à présent, toutes les remarques des équipes
n’étaient pas prises en compte ?

En matière de contrôle interne, réduction importante du nombre de référence : plus de 10 000 en moins pour les actes métiers, plus de 700 en moins pour les fonctions support.

En matière juridique, marge de manœuvre laissée aux régions.

 

 

 

Vos élues et représentantes SUD à ce C.E. :

Josette AUZEVILLE, Stéphanie DROUHIN, Sonia SANCHEZ.

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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 12:17

 


Les fabriques à désespoir
par Charles  Hoareau

 
 Suicide à Nantes, tentative à St Ouen, d’autres encore avant et ailleurs : le chômage a encore frappé.
 Elément nouveau ? Bien sûr que non !
 A-t-on oublié la ballade d’Hollis Brown parue en 1964 [1] ?
 A-t-on oublié cette autre chanson parue en 1972 due à Félix Leclerc qui parlait du chômage comme la meilleure des 100 000 façons de tuer un homme [2] ?
 
 Plus près de nous, faut-il rappeler les 50 suicides dans la seule ville de La Ciotat en 1989, l’année qui a suivi la fermeture du chantier naval ?
 
Le chômage est une mort sociale avant de devenir parfois une mort tout court.

 Les suicides sont une extrémité, mais il faut compter aussi avec les atteintes à la santé que toutes les études sur le sujet ont montrées. Les chômeurs de longue durée sont en plus mauvaise santé ce qui en toute logique leur espérance de vie en est affectée [3].

Le suicide de ceux que le système exclut n’est donc malheureusement pas une nouveauté. Nous le savons.
 Ceux qui nous gouvernent le savent.
 Et le phénomène s’aggrave avec la montée du chômage de masse qui fait apparaître le retour à la vie « normale » encore plus lointain à ceux que le système a exclu.

Cela dure maintenant depuis près de 40 ans, depuis qu’a été fait le choix économique du taux de profit au détriment de l’emploi, choix qui n’a pas été fondamentalement remis en cause par les gouvernements qui se sont succédé.
 
 Ce qui est nouveau, c’est qu’année après année, est détruit tout ce qu’il y avait de protection sociale contre le chômage. Les commissions de recours de la CAF ou le simple service aux allocataires devenus clients, les commissions de prestations extra légales de la sécurité sociale ou le suivi humain des dossiers des assurés sociaux, les commissions d’action sociale des collectivités locales, tout cela part en lambeaux.
 
 La simple prise d’un rendez-vous devient un parcours du combattant auprès d’un personnel à qui on compte les minutes de réception et qui croule sous le nombre de dossiers, et donc de personnes, à traiter.

Téléphoner à un service public quel qu’il soit est devenu une épreuve usante pour les nerfs où, outre le temps mis pour obtenir le service, on se sent écrasé, méprisé, par une machine infernale qui vous renvoie du dièse à l’étoile en passant par toute la gamme des voix mécaniques qui après vous avoir indiqué une succession de chiffres finit par vous dire que « votre demande ne peut aboutir ».
 
 Pôle Emploi n’échappe pas à la règle, pire il fait figure de modèle en terme de gâchis, d’inefficacité et de machine à broyer. Il y avait déjà des choses à dire du temps de l’ANPE et de l’ASSEDIC, les critères de gestion de l’époque faisaient déjà des ravages, mais la fusion des deux institutions, comme d’ailleurs l’avaient annoncé les syndicats des personnels, a tout aggravé et quand on dit à un chômeur d’aujourd’hui quels sont les droits qu’il aurait eu avant il n’en revient pas.
 
Tout a été attaqué : les durées d’indemnisation, leur montant, la prise en charge des formations, les aides matérielles diverses (au premier rang desquelles le fonds social) ont elles totalement disparu….Tout.
 Et ne parlons pas des indus, des radiations et de tous ces dispositifs mis en place pour exclure et tenter de faire croire au peuple qui n’est pas dupe qu’il y a  "des progrès sur le front du traitement social du chômage"

 


 Le chômeur de Nantes qui s’est immolé par le feu aurait eu droit, avant 1997, avant qu’une présidente CFDT de l’UNEDIC, Nicole Notat et une ministre du travail de « gôche », Martine Aubry, ne les suppriment, aux aides alors en cours. Son dossier ne lui permettait pas de recevoir l’aide d’état ? Il aurait pu aller à l’antenne ASSEDIC dont il dépendait, demander un Fonds Social d’Urgence et ressortir le jour même avec un chèque de 3000F d’alors, 500€ d’aujourd’hui.
 
 Cela ne suffisait pas ? Il aurait pu monter un dossier fonds social classique et une commission dans un délai d’un mois pouvait prendre en charge des retards de loyer, d’EDF (où existait en plus alors une convention pauvreté précarité qui a aujourd’hui disparu), ou toute autre dette voire aide pour un projet précis. Cela n’aurait peut-être pas suffi, mais c’était au moins une lumière au bout du tunnel.
 C’est justement cela que la réglementation actuelle ne permet plus. Sortir du tunnel.

Michel Sappin a raison. Pôle Emploi a parfaitement rempli sa mission dans le cadre de la loi actuelle. La compétence des salariés et leur investissement n’est pas en cause.
 C’est la loi qui a tué. C’est la loi qu’il faut changer.
 
 Il faut une sacrée dose de cynisme pour, non seulement ne rien faire pour enrayer la montée du chômage (ou ne pas faire assez diront les plus indulgents), mais en plus détruire minutieusement tous les filets de protection sociale que ce pays avait bâtis dans la foulée du programme du CNR, fort opportunément appelé « Les jours heureux ».
 
 Casser notre protection sociale, c’est ce que vous avez fait, messieurs du pouvoir.
 
 Casse après casse, les CAF, la sécu, les ASSEDIC, les services publics sont devenus des fabriques à désespoir pour des gens qui s’adressent en vain à elles en espérant trouver au moins un début de solution à leur situation d’exclus du système.
 
 Système tellement devenu pervers et contraire à ses objectifs initiaux qu’il désespère aussi les salariés qui espéraient faire du social en rentrant dans les organismes divers qui le composent et qui en sont réduits à faire du chiffre et constater leur impuissance devant une misère qui grandit.
 
 En droit du travail, et concernant les salariés en activité, la jurisprudence récente pointe la responsabilité des employeurs dans les tentatives de suicide ou les dépressions et tend de plus en plus à les qualifier d’accidents du travail.

 Concernant les chômeurs, la justice devrait faire de même. Ceux et celles qui sont aujourd’hui malades du chômage, ceux et celles qui, désespérés, attentent à leur jour, sont des accidentés de ce système qui a cassé la protection sociale pour la réduire à la portion congrue.

 De même la justice, pour l’instant si lente à réagir, (comme c’est le cas à Marseille avec les chômeuses qui ont attaqué Pôle Emploi il y a près de deux ans et qui n’ont à ce jour pas encore obtenu réparation du préjudice), devrait être de la plus grande fermeté vis-à-vis d’institutions censées protéger et non harceler.

 C’est devant la justice que devraient être traduits nombre de nos ministres pour non-assistance à personne en danger et poussée machiavélique à l’autodestruction.
 
 Le 5 mars à 9h au conseil de prud’hommes de Marseille, juste avant la manifestation contre l’accord de la honte qui casse entre autres les CDI, aura lieu l’audience où 9 CDD, dont Sabrina [4] assignent Pôle Emploi pour faire requalifier leur contrat de travail et exiger leur réintégration.
 
 On verra bien si la justice, tenant compte de tout ce qui précède, condamne avec fermeté l’Etat employeur qui, au lieu d’« être exemplaire » [5] en plus d’avoir fortement cassé le filet de protection sociale, se comporte comme un patron sans scrupules qui nie le droit du travail afin de fonctionner avec un volant permanent de salariés jetables mis dans l’incapacité de répondre aux demandes des chômeuses et chômeurs qui viennent les voir…et les rejoignent donc dans leur découragement.
 
 En attendant qu’un jour ce ne soit pas le désespoir mais la révolte qui rassemble chômeurs et salariés.


 [1] Chanson de Dylan qui raconte le fait réel de l’assassinat d’une famille de 6 enfants et de leur mère par un père désespéré d’être au chômage et qui s’est suicidé une fois sa famille exterminée
 
 [2] et se terminait par
 « Non vraiment je reviens aux sentiments premiers
 L’infaillible façon de tuer un homme
 C’est de le payer pour être chômeur
 Et puis c’est gai dans une ville ça fait des morts qui marchent ».
 
 [3] Voir étude INSEE sur le sujet http://www.insee.fr/fr/themes/docum...
 
 [4] dont l’action a permis de faire avancer le procès initialement prévu le 18 juin
 
 [5] comme l’indique le site de la préfecture des Bouches du Rhône


 Source
 http://rougemidi.fr/spip.php?article7617

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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 12:03
Avec la crise, les bains-douches ont retrouvé une utilité sociale

Dans sa valise bleu marine en skaï, un pull, un jean et une paire de chaussettes résument une vie sans superflu. Avec grand soin, il peigne ses cheveux humides, avant de les asperger d’une lotion. Il prend son temps, comme s’il était seul dans sa salle de bains. Pourtant, autour de lui, un ballet incessant ne cesse de pousser, depuis 8 heures du matin, la porte des bains-douches municipaux de la rue des Haies à Paris (20e).

 

(Photo Nicolas Krief pour Le Monde)

 

Comme la plupart des établissements parisiens, le bâtiment, situé à deux pas du métro Buzenval, affiche une façade de céramique de 1928, aujourd’hui classée. A l’intérieur, deux rangées de cabines se font face, sur deux étages. En tout, quelque 50 douches spartiates, mais très propres. Pour des raisons d’hygiène, tout est carrelé en blanc du sol au plafond. Rénové en 2008, l’établissement de la rue des Haies, comme les 16 autres établissements parisien de bains-douches, offre la possibilité, cinq jours et demi par semaine, à des milliers de personnes de se doucher gratuitement.

Seuls les produits d’hygiène et le linge de toilette ne sont pas fournis. Avec près de 90.000 douches prises chaque année, la rue des Haies est l’un des trois bains-douches les plus fréquentés de Paris. Aujourd’hui, avec la crise, dans les quelques villes qui les ont conservés, ces établissements retrouvent plus que jamais leur utilité sociale. Et, loin de vouloir s’en débarrasser, les municipalités cherchent à les adapter, pour répondre à une fréquentation en hausse et à l’arrivée de nouveaux publics.

 

(Photo Nicolas Krief pour Le Monde)

 

Karim, 37 ans, rasé de près, cheveux mouillés, fait une petite pause sur les banquettes elles aussi carrelées de la salle d’attente. Algérien, sans papier, il vit en France depuis huit ans de petits boulots non déclarés. Depuis deux mois, il fréquente la rue des Haies deux jours par semaine. "Mon ballon d’eau chaude est en panne. Mon propriétaire ne veut pas le réparer et il fait trop froid pour se laver à l’eau froide", explique-t-il.

Sans papier, il n’a aucun moyen de pression sur son bailleur indélicat et doit "se débrouiller". Un peu plus loin, deux compatriotes, plus âgés, retraités du bâtiment, papotent. "Je vis dans une petite chambre de bonne équipée seulement d’un minuscule lavabo, alors ici c’est pratique et c’est propre", explique ce grand-père. "Mais je ne viens pas tout le temps car je suis souvent au pays et là-bas, j’ai une salle de bains", ajoute-t-il comme pour se justifier. "Même histoire", acquiesce son compagnon de causette.

 

(Photo Nicolas Krief pour Le Monde)

 

Ici, on ne s’attarde pas. "Les conversations se limitent souvent à un bonjour et un au revoir", confirme Alain Nedelec, responsable adjoint de la rue des Haies depuis cinq ans, après avoir travaillé dans deux autres établissements du 20e. "Malgré tout, il y a un peu de gêne à venir ici. A part quelques habitués qui se confient un peu, les gens restent discrets", poursuit ce Breton d’origine, ancien photograveur, "tombé" dans les bains-douches il y a seize ans, à la suite d’une reconversion professionnelle.

Comme dans tous les bains-douches de la capitale, l’accueil est inconditionnel, aucun justificatif n’est demandé. Mais les employés, souvent de longue date, comme M. Nedelec, ont acquis une connaissance des us et coutumes de leurs bains-douches par la simple observation. Ils savent les jours d’affluence et les petites entorses au règlement, comme le fait de profiter de la douche pour faire la lessive.

 

(Photo Nicolas Krief pour Le Monde)

 

Pour éviter les abus, la durée des ablutions est limitée à vingt minutes, mais, quand il n’y a pas foule, le personnel accorde un petit délai. Car ici, la préoccupation numéro un n’est pas la chasse aux resquilleurs mais aux microbes.

Au fil du temps, M.Nedelec a vu la typologie des usagers changer. "Autrefois, les ouvriers, les familles nombreuses, les petits retraités constituaient le gros de la clientèle. Aujourd’hui, nous avons des personnes beaucoup plus précaires, notamment des sans-abri", explique le responsable adjoint de l’établissement. S’y ajoutent ceux qui viennent là pour économiser quelques mètres cubes d’eau ou simplement pour rompre leur solitude, mais aussi quelques touristes.

 

(Photo Nicolas Krief pour Le Monde)

 

Il est midi. Un homme s’escrime à sécher sa serviette de toilette sous le sèche-cheveux mural. Dans la file d’attente qui s’est formée, la silhouette d’une femme chargée d’un panier paraît presque incongrue dans cet univers jusque-là essentiellement masculin. Karim se décide enfin à quitter sa banquette carrelée. Sous la coupole de l’entrée, il respire un grand coup, avant de s’engouffrer dans la rue, dans un sillage d’eau de toilette.

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26 février 2013 2 26 /02 /février /2013 11:54
Les chiffres du chômage proches du record de 1997

Le Monde.fr avec AFP | 26.02.2013 à 06h53 • Mis à jour le 26.02.2013 à 09h19

 

 

 

 | AFP/PHILIPPE HUGUEN

Les chiffres des inscrits au Pôle emploi en janvier, publiés mardi 26 février, devraient être en hausse pour le vingt et unième mois consécutif et flirter avec le record de 1997 (3,2 millions d'inscrits). François Hollande conditionne désormais l'inversion de la courbe avant la fin de 2013 à une hypothétique reprise.

En décembre, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité était resté quasiment stable en métropole, fragile répit au terme d'une année noire marquée par une augmentation de 10 %, avec 3 132 900 inscrits (+ 300). Un chiffre qui s'approche dangereusement du pic historique de janvier 1997, quand 3 205 000 personnes au chômage étaient recensées par l'Agence nationale pour l'emploi (ANPE) dans cette catégorie.

Le ministère du travail et le Pôle emploi ont en outre prévenu que les statistiques de janvier seront alourdies de 10 000 à 30 000 personnes, en raison notamment d'une réforme des règles qui régissent les radiations. Le tableau a encore été assombri par Bruxelles, qui a annoncé vendredi tabler sur une poursuite de la dégradation au-delà de 2013, avec un taux de chômage à 11 % en 2014. Deux mois après avoir déclaré, lors de ses vœux aux Français le 31 décembre, vouloir parvenir "coûte que coûte" à inverser la tendance, François Hollande, s'il continue d'afficher son volontarisme, semblait samedi moins affirmatif.

 

"S'il n'y a pas d'objectif, il n'y a pas de volonté et moi je ne me résigne pas", a-t-il affirmé samedi, en liant désormais l'inversion de la courbe du chômage à une anticipation de la reprise de la croissance, qui n'est pas prévue avant 2014. Avec une prévision de croissance pour 2013 ramenée de 0,8 % à 0,1 % et l'abandon de la réduction du déficit public à 3 % du produit intérieur brut (PIB), "il devient difficile de donner des objectifs assurés sur l'emploi", confiait lundi un conseiller de l'Elysée.

 

 "LIMITER LA CASSE"

Le ministre du travail et de l'emploi, Michel Sapin, en visite lundi à Berlin, a quant à lui assuré que "même avec une croissance plus faible que celle que nous escomptions, les politiques de l'emploi nous permettront d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année 2013".

Le ministre a fermement réfuté les accusations de la droite, qui a interprété des propos du chef de l'État, samedi, au Salon de l'agriculture, comme un renoncement à son engagement. Pour redresser la barre, l'exécutif mise sur les nouveaux outils de la politique de l'emploi. Or, le dispositif des emplois d'avenir, destiné aux jeunes pas ou peu diplômés, monte très lentement en puissance. Selon Jean-Marc Ayrault, "près de huit mille" des cent mille escomptés d'ici à la fin de l'année seraient sur les rails.

 

Les effets à court terme du contrat de génération, visant à coupler embauches de jeunes et CDI et maintien de seniors dans l'emploi, dont la loi est sur le point d'être promulguée, sont eux aussi hypothétiques. D'après Mathieu Plane, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), ces outils "peuvent juste limiter la casse". Pour l'expert, avec entre 100 000 et 150 000 nouveaux actifs prévus en 2013, "il faudrait un minimum de 1,5 % croissance annuelle pour pouvoir inverser la courbe du chômage et on en est très loin".

 

Mais ce qui alarme le plus les observateurs, c'est l'aggravation du nombre de chômeurs de longue durée et l'arrivée de plus en plus de demandeurs d'emploi en fin de droits d'indemnisation. Un phénomène qui a pris le 13 février, à Nantes, une dimension de drame social avec le suicide par le feu d'un chômeur en fin de droits devant son agence du Pôle emploi. En 2012, le nombre de demandeurs d'emploi bénéficiaires du revenu de solidarité active (RSA) et des allocations de solidarité ont bondi (+ 13,3 % et + 14,4 %).

Les chômeurs de longue durée étaient quant à eux près de 2 millions en décembre, un record absolu "qui pose de manière urgente la question de leur prise en charge", selon Philippe Waechter, économiste chez Natixis.

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22 février 2013 5 22 /02 /février /2013 10:30
Radiations de Pôle emploi, des histoires de rendez-vous manqués
Libération, 22 février 2013

AU RAPPORT Le médiateur du service public a publié ce jeudi un rapport sur les 41000 radiations mensuelles et formule des recommandations pour rendre le système plus juste.

Radié du Pôle emploi ? Rien de plus facile. Tous ceux qui sont passés par la case chômage le savent bien. Il suffit de louper un coup de fil avec son conseiller, qu’un mail atterrisse dans les spams ou qu’un courrier se perde dans les méandres de La Poste, pour se voir couper les indemnités du jour au lendemain.

Le médiateur du Pôle emploi vient de rendre un rapport sur la gestion des listes des demandeurs d’emploi (en intégralité ci-dessous). En 2012, chaque mois 41 000 personnes, en moyenne, ont été radiées des listes dont 90% pour absence à une convocation. «Radier un chômeur est une décision grave, écrit en préambule le médiateur, Jean-Louis Walter. Factures et loyers impayés, problèmes bancaires, manger aujourd’hui, soigner les enfants demain — une épreuve que même un salarié socialement inséré ne saurait surmonter sans dommages.» La semaine dernière, deux drames à quelques jours d’intervalle sont venus rappeler l’urgence à agir. Deux chômeurs en fin de droit se sont immolés par le feu devant des agences du Pôle emploi à Nantes et Saint-Ouen. L’un est mort, l’autre a été sauvé.

Nourri d’exemples concrets, le rapport du médiateur pointe les anomalies du système et formule une série de recommandations.

Rendez-vous manqué = radiation

«J’ai raté l’appel, j’étais sous la douche. J’ai voulu rappeler mais le numéro était masqué. Quelques jours plus tard, j’ai reçu une lettre du Pôle emploi me disant que j’étais radié.» Des courriers comme celui là, le médiateur en reçoit en pagaille. Au 1er semestre 2012, 93% des réclamations reçues concernent des radiations. En majorité, elles sont motivées par une absence à un entretien (téléphonique ou à l’agence), considéré comme un refus de remplir les obligations qui conditionnent l’inscription sur la liste des demandeurs d’emploi1.

Si le médiateur répète qu’«il n’existe aucune politique délibérée de Pôle emploi en la matière», il recommande toutefois de mettre fin à la radiation systématique en cas d’absence à une convocation. «L’absence à un entretien ne constitue pas nécessairement un refus, au sens de la loi, de répondre à ses obligations et il n’est pas non plus le manquement le plus grave», écrit-il.

Jean-Louis Walter préconise l’instauration «d’un dispositif de graduation ou de sursis pour le premier manquement.» D’autant que nombre de demandeurs se plaignent de ne même pas avoir été informé de l’heure et la date du rendez-vous. Coups de fil manqués, courriers jamais reçus.... «Souvent, écrit le médiateur, les personnes n’habitent pas ou plus à l’adresse qu’elles ont indiquée, soit qu’elles n’en n’aient plus les moyens, qu’elles soient retournées chez leurs parents, voire qu’elles sont à l’étranger. Nombreux sont ceux qui veulent afficher une adresse à Paris, estimant que cela facilitera leur recrutement. Mais il suffit que le courrier ne suive pas comme prévu et c’est la radiation.» Avec des conséquences évidemment lourdes. Une radiation, c’est deux mois sans indemnité, le plus souvent. Pire, jusqu’au 31 décembre dernier, la radiation avait un effet rétroactif et du coup, les chômeurs se retrouvaient non seulement sans revenus mais avec des sommes indues à rembourser.

Concernant le téléphone, le médiateur recommande d’interdire les radiations pour absence à un rendez-vous téléphonique. Et de déclencher automatiquement dans ces cas là un entretien physique.

L’appréciation des «excuses légitimes», variable d’un conseiller à l’autre

Accident de la route? Mauvais temps? Problèmes de garde d’enfants? Quels motifs d’absence sont considérés comme recevables par Pôle emploi? Il existe bien une «base de connaissance» sur laquelle sont censés s'appuyer les conseillers Pôle emploi. Mais en pratique, comme le montre l’enquête interne menée par les services du médiateur, «les deux tiers des directeurs d’agence font une interprétation souple de la légitimité des motifs, en fonction de la situation spécifique de chaque demandeur d’emploi.» D’une région à l’autre, d’une agence à l’autre même, le traitement est différent. Certains directeurs de Pôle emploi sont plus sévères que d’autres. Ainsi, 17% d'entre eux affirment procéder à des radiations en cas de retard à un entretien.

Sur cette question des motifs légitimes, le médiateur reste plutôt prudent. «La définition de la légitimité d’une absence est un exercice délicat, qui relève davantage du bon sens et de l’opportunité que de la codification pure», se borne-t-il à dire. Sa proposition : «Plutôt qu’un catalogue de situations déjà qualifiées, ne vaudrait-il pas mieux lister des critères d’appréciation, plus universels et plus applicables à tous les cas de figures ?»

Courrier dématérialisé... les limites du mail

Toute dernière page du rapport, cette reproduction d’un mail envoyé par la directrice d’un Pole emploi:

Hormis ce problème récurrent du mail qui arrive dans les spams, le médiateur pointe une autre défaillance, d’information cette fois. Lors du premier entretien d’inscription, le demandeur d’emploi se voit proposer la dématérialisation de ses courriers pour «simplifier vos échanges avec Pôle emploi». Sauf que, subtilité souvent ignorée, un clic suffit à supprimer purement et simplement tous les courriers postaux... Le mail devient alors la seule source d’information. Dans ces conditions, le médiateur recommande «d’encadrer les conditions dans lesquelles les courriels produisent des contraintes pour les demandeurs d’emploi.»

1 Les radiations pour insuffisance de recherche d’emploi ou pour refus d’offre raisonnable d’emploi sont rares.

 

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20 février 2013 3 20 /02 /février /2013 11:39
La Grèce au ralenti contre l'austérité
20 février 2013 à 07:53
Une manifestation anti-austérité devant le Parlement grec dans le centre d'Athènes, le 6 novembre 2012.
Une manifestation anti-austérité devant le Parlement grec dans le centre d'Athènes, le 6 novembre 2012. (Photo Louisa Gouliamaki. AFP)

Une grève générale de grande ampleur ainsi que des manifestations sont prévues dans le pays ce mercredi, alors que les créanciers d'Athènes y sont attendus.

Libération

La Grèce va de nouveau tourner au ralenti mercredi sous l’effet d’une grève générale contre la poursuite de l’austérité exigée par ses créditeurs de l’UE et du FMI, dont les représentants, la troïka, sont attendus à Athènes pour en vérifier la mise en oeuvre.

 

 
 

 

La journée d’action, la première de l’année, à l’appel des centrales syndicales du public, Adedy, et du privé, GSEE, doit perturber les transports, notamment aériens du fait d’arrêts de travail en cours de journée des aiguilleurs du ciel. Les trains et dessertes urbaines seront affectées, tandis que les bateaux desservant les îles doivent rester à quai.

Succédant à une grève générale en novembre, et à plus d’une dizaine depuis le début de la crise grecque en 2010, le débrayage doit culminer avec une manifestation dans le centre d’Athènes à la mi-journée.

Il doit aussi perturber le fonctionnement des administrations, écoles et hôpitaux, tandis que les syndicats d’avocats et de commerçants s’y sont ralliés.

Arqués contre le nouveau train d’austérité que le pays surendetté a dû adopter cet automne pour rester sous perfusion financière internationale, la GSEE et l’Adedy avaient appelé à cette mobilisation en riposte à la décision du gouvernement de briser deux récentes grèves, du métro d’Athènes et des marins, en recourant à la réquisition.

 

La GSEE a assuré dans un communiqué lutter «pour les conventions collectives, des mesures contre le chômage», dont le taux a explosé à 27%, «et pour la sauvegarde des droits démocratiques».

L’Adedy entend aussi faire barrage à des licenciements dans la fonction publique, dont les créanciers veulent réduire la taille.

Alors que le pays traverse sa sixième année de récession, le principal parti d’opposition, le Syriza, de gauche radicale, a appelé à une mobilisation massive pour «faire tomber le plus vite possible» le gouvernement de coalition droite-gauche modére emmené par le conservateur Antonis Samaras.

La police a prévu un important dispositif pour prévenir les débordements, fréquents lors des manifestations anti-austérité en Grèce.

La grève constitue un avertissement social avant l’arrivée attendue d’ici début mars à Athènes de la troïka des créanciers (UE-BCE-FMI), qui doit juger du respect par Athènes de ses engagements de rigueur et réformes, conditionnant la poursuite du versement des prêts UE-FMI, censés atteindre d’ici 2014 un total de 240 milliards d’euros.

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18 février 2013 1 18 /02 /février /2013 12:00

 

 

DECLARATION DE L’EOS 31

 

 

 

 

Le plan d’occupation des locaux, présenté au dernier CHSCT, et durant lequel un avis des élus avait été demandé, n’est pas respecté, au moins sur deux points :

 

Au RDC, deux bureaux fermés, normalement destinés à l’activité des psychologues pour la réception du public, ne sont pas affectés à cet usage.

Une  salle de la DT devait être mutualisée avec l’A2S, pour organiser des ateliers et des réunions de travail. A ce jour aucune proposition d’organisation de la mutualisation de cet espace n’a été faite

 

Cela réduit  significativement l’espace pour tous les agents de l’A2S,  pour pouvoir travailler dans de bonnes conditions. 

 

S’ajoute à cela un problème d’isolation phonique des bureaux. Nous pouvons en effet suivre les entretiens des bureaux d’à côté. Le respect de la confidentialité des entretiens avec les DE est mise à mal et, par la même occasion, l’accord d’intégration à la CCN, du 18 juin 2010. Pour mémoire, le § 2 de l’Article 3 : Conditions d’exercice de la fonction de psychologue du travail dit :

 

« Pôle emploi s’engage par ailleurs, dans les locaux où les agents positionnés sur l’emploi de psychologue du travail exercent leur fonction, à mettre à leur disposition des espaces aménagés permettant d’assurer la confidentialité des entretiens d’orientation professionnelle des demandeurs d’emploi vers la formation, dans le respect du code et de la charte européenne des psychologues, du 1er juillet 1995.

 

 Pôle emploi s’engage à faire respecter au sein des sites d’exercice de l’emploi de psychologue du travail, les dispositions du code de déontologie des psychologues, lequel s’appuie sur la charte européenne du 1er juillet 1995. Dans ce cadre, il veille aux conditions matérielles et d’organisation du travail adaptés »   

 

 

 

Le manque d’espace ne permet pas de déployer normalement l’activité des psychologues qui consiste, par définition, à mener des entretiens d’orientation avec les DE. La pénurie de bureaux, engendrée par le non respect du projet initial de relogement impacte fortement cette activité. Lorsque nous sommes, par exemple,  en back office forcé pour du travail administratif, celui-ci est empêché, fortement perturbée, car nous ne disposons pas de l’ensemble des moyens de travail (dossiers des candidats, documentation personnelle, certains outils…), qui se trouvent rangés dans un bureau déjà occupé par un ou une collègue. Ces moyens de travail sont pourtant nécessaires pour rendre le service au DE.  De plus se loguer et se déloguer au tél, se connecter et se déconnecter de l’ordinateur, à répétition,  perturbe le lien avec les collègues à l’accueil. Cela génère du stress pour chacun et des tensions au sein de l’équipe !

Nous ne comprenons pas de quelle logique relève la solution « mutualisation des bureaux » à laquelle nous somme invités par l’ELD. Il nous est conseillé de prendre nos outils  et notre documentation dans le « chien », expression animalière pour consacrer le nomadisme dévastateur, identifié pourtant comme source de risque grave pour la santé mentale et physique des salariés du PE, particulièrement dans  la dernière expertise sur les RPS en Midi-Pyrénées.  Cependant dans Pôle Emploi 2015, c’est le pari de la confiance qui est promu. Comment faire confiance lorsque les accords et  les projets ne sont pas respectés et quand les solutions proposées empêchent le travail ou consacrent la souffrance au travail ? QUE CROIRE ET QUI CROIRE ?

 

Dans les faits, nos spécificités professionnelles et notre expertise ne sont pas respectées. Nous revendiquons le droit d’exercer notre métier tout simplement, avec des conditions  permettant de le faire correctement. Tout cela est pour nous source de stress de plus en plus aigu, générateur de souffrance au travail et de risques pour notre santé mentale et physique. La surdité de l’Etablissement n’est pas compatible avec la confiance et l’autonomie  affichées dans PE 2015. Cela nous interroge fortement, car comment expliquer ce paradoxe invivable : PE se doit de prévenir les risques pour la santé physique et mentale des salariés (cela relève de sa responsabilité légale) et, en même temps, PE réunit toutes les conditions pour produire ces mêmes risques. L’image qui nous vient à l’esprit est celle du pompier pyromane.

 

Nous demandons que les accords soient respectés, que les projets soient mis en application et que nos conditions de travail soient revues.

 

 

chsct du 14 février 2013

 

 

Chsct bien ordinaire…

 

 

 

Greenpark. Le 1er syndicat en Midi-Pyrénées sort de ses gonds, pour soutenir les psychologues du travail… mais le temps d’un tract ! En chsct, ses élus ont refusé de soutenir la déclaration rédigée pas l’Eos 31 (voir pièce jointe) sous prétexte que, lors de la lecture, le « nous » avait été remplacé par « ils ». A vous de juger !

Le président s’étonne que le promoteur face des difficultés maintenant que la « réception » des locaux a été faite… alors que les travaux n’étaient pas finis ! Si la dr n’avait pas – une fois de plus – voulu mettre la charrue avant les bœufs, nous n’en serions pas là aujourd’hui : sols glissants et très dangereux dans l’entrée et les escaliers, plusieurs puits de lumière absents dans la cafétéria et prévus sur les plans, problème de porte pour les toilettes « handicapés »… Mais il n’y a pas que le promoteur qui ne respecte pas ses engagements, la direction aussi : 2 bureaux dédiés aux psychologues du travail et squattés par l’eld ; cloisons « papier de cigarettes » qui ne respectent pas la confidentialité faisant partie du code de déontologie des psychologues… Bref, entre un syndicat d’accompagnement, un promoteur malhonnête et une dr qui ne tient pas ses engagements, nous n’avons pas fini d’entendre parler de greenpark !

 

Saint-Gaudens. En attendant les nouveaux locaux fin 2o14 (enfin !), les conseillers continuent à travailler dans le bruit, l’inconfort, la navigation sur 2 sites, l’inorganisation du travail, l’absence d’information. La direction réfléchit depuis (trop) longtemps déjà à l’implantation de modulaires… ce qui semble complètement irréaliste, vu les délais… mais peut-être pour faire plaisir aux syndicats d’accompagnement…

 

Diagnostic d’accessibilité handicapés. Seul 4 sites sont accessibles en autonomie totale. Occitane est totalement inaccessible est le restera toujours. Les autres sites le sont partiellement avec des « obstacles » au nombre de 9 à 61 (dr). Nous avons demandé le nom des sites au président qui refuse catégoriquement… pour l’instant.

 

Montauban Nord & Sud. Recueil d’avis sur l’extension des travaux. Solidaires Sud Emploi a refusé de rendre un avis : l’absence de porte au bureau et surtout l’implantation de la dt sur l’un des sites. La présence du dt est pour nous un facteur important de Rps.

 

Bilan des remontés d’incidents 2o12. En augmentation de plus de 49 % par rapport à 2o11 ! 40 % des incidents se passent à l’accueil. Comme les années précédentes, Solidaires Sud Emploi fait l’analyse que si il y avait toujours a minima 2 personnes à l’accueil et 2 arc sur les compétences placement et indemnisation, si les agents étaient mieux formés, plus nombreux et positionnés en fonction de leur origine professionnelle, le nombre d’incidents serait en forte diminution. Pour le président, tout est fait comme il faut à l’accueil.

 

Bilan sur le document unique. Reporté au prochain chsct.

 

Fiche escaladeou l’escalade dans le flicage des agents. Nous apprenons que 4 agences seront expérimentales en mars sur les nouvelles boîtes mails «  .net ». Solidaires Sud Emploi demande le nom des agences, le président ne sait pas…

 

Nouvel organigramme de la dr. Faire et défaire, c’est toujours travailler ! Ce n’est pas ce type de changement qui va faire progresser les conditions de travail des agents. En attendant, il semblerait que certaines personnes ont dû quitter la dr contraintes et forcées. Démenti du président. Si le président dément… D’autres ont préférées prendre les devants suite aux infos contradictoires sur la suppression du service centralisé de traitement des dossiers. Le président dément, rassure, pour finir par annoncer que, suite aux nouveaux recrutements, le dg est favorable à cette suppression. A suivre.

 

Point immobilier. Portet : Fermeture de l’agence et travaux du 1er juin au 1er décembre. Les agents seront relogés à l’ancienne anpe de Muret. La future usine de production Arènes / Purpan devrait emménager rue de Lardenne fin 2o14 ; celle de Sésquières / Lalande sera à Borderouge fin 2o13 ; celle de Saint-Michel / Croix de Pierre, 3 sites en vue : rue des 36 ponts, l’immeuble de l’urssaf (rue desmouilles) ou l’agrandissement de Saint-Michel avec le départ du centre de formation du 1er étage, à suivre… quant à l’usinette de Villefranche de Lauraguais, la mairie vend un terrain à pôle emploi pour quelques € symboliques et l’agence devrait voir le jour pour septembre 2o14. Saint-jean : mauvaise piste (pour l’instant) à Balma, une meilleure ( ?) en vue à l’Union ou sur place. A suivre…

 

Votre représentant Solidaires Sud Emploi au Chsct :

 

Jean-Noël VERRIER agence de Saint-Jean

jean-noel.verrier@pole-emploi.fr

 

N’hésitez pas à nous contacter

 

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14 février 2013 4 14 /02 /février /2013 09:39
Vive émotion après le suicide d'un chômeur à Nantes
14 février 2013 à 09:15 - LIBERATION
L'agence Pôle emploi de Nantes devant laquelle un homme s'est immolé par le feu, le 13 février 2013.
L'agence Pôle emploi de Nantes devant laquelle un homme s'est immolé par le feu, le 13 février 2013. (Photo Alain Lemasson. AFP)

Ce chômeur de 42 ans en fin de droits devait rembourser des allocations perçues.

Libération

L'émotion était vive jeudi à Nantes mais aussi en France, au lendemain de l’atroce immolation par le feu d’un chômeur en fin de droits ayant annoncé ses intentions en début de semaine, mais qui a déjoué avec détermination les moyens mis en place pour prévenir son geste devant son agence Pôle Emploi.

 
 

Le journal Ouest-France sur Nantes titrait jeudi «Le litige qui tourne au drame en trois jours», tandis que son confrère Presse-Océan déplorait en Une «L’acte tragique du chômeur nantais». Lundi, cet Algérien de 42 ans s'était vu signifier que, faute d’avoir déclaré à Pôle Emploi du travail effectué fin 2012, il devrait rembourser les allocations perçues et que ces heures travaillées ne lui ouvriraient pas de droits à indemnisation. Une «double peine» prévue par la règlementation que la CGT de Pôle Emploi a aussitôt pointée du doigt.

 

Dès mardi, sur le numéro d’appel destiné aux chômeurs inscrits, l’homme a d’abord déclaré qu’il allait se suicider avec des médicaments, selon le Directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) Philippe Cussac. Mais cette personne, que certains témoins sur place ont décrit comme «froid», a rassuré les secouristes envoyés chez lui. Puis, un peu plus tard mardi, il a envoyé d’autres messages, parmi lesquels un mail glaçant reçu par le quotidien Presse-Océan. L’homme y déclare : «Aujourd’hui, c’est le grand jour pour moi car je vais me bruler à pole emploi car j’ai travaillé 720 h et la loi c’est 610 h et le pole emploi a refusé mon dossier, merci au revoir».

 

Selon la direction régionale de Pôle Emploi, des conseillers l’ont alors appelé pour l’aider à trouver des solutions alternatives, tant d’allocations de solidarité que d'étalement de sommes qu’il devait à l’institution. Mais mercredi matin, au domicile de l’allocataire, les policiers ont trouvé porte close. Et les appels de Pôle Emploi sont restés sans réponse.

Jean Bassères, directeur général de Pôle emploi, a affirmé que les agents de Pôle emploi avaient «le sentiment d’avoir fait tout ce qui était dans leur possibilité». «On a essayé de lui expliquer (...). Lorsqu’il nous a indiqué qu’il avait l’intention de s’immoler, on a alerté les services de police et de pompiers. On a réussi à le contacter, on lui a proposé un rendez-vous pour examiner toutes les possibilités de faire face à la situation. Il n’a pas voulu venir et le matin même on a encore essayé d’avoir un contact téléphonique avec lui», a raconté Jean Bassères. Selon lui, «on est tous responsables dans un tel drame». «Les agents sur place ont le sentiment d’avoir fait tout ce qui était dans leur possibilité pour éviter ce drame», a-t-il ajouté.

«En courant, en flammes»

Un dispositif de sécurité avec des policiers avait été mis en place dans l’agence de Nantes Est, située au milieu d’une morne zone de sièges et entrepôts d’entreprises. Mais à midi, les témoins, impuissants, ont vu «cette personne arrivant en courant, passer l’angle du bâtiment, en flammes», a raconté Philippe Cussac. Une couverture a été jetée sur lui, les policiers l’ont arrosé avec un extincteur, mais il était trop tard. Pour parvenir à ses fins, le désespéré se serait aspergé d’essence et enflammé à l’arrêt du bus qui l’amenait à Pôle Emploi puis il a parcouru en courant les quelques dizaines de mètres qui le séparaient de l’agence, en flammes. «Il a fini au sol de manière triste, après ces cent mètres certainement qui ont été très difficiles, très endurants pour lui», a estimé M. Cussac.

 

De la victime, on savait encore très peu : «C’est une personne pas connue des services, de nationalité algérienne, qui bénéficiait d’un titre de séjour de dix ans, un personne tout à fait banale, normale avec une vie normale dans un quartier normal», soulignait encore Philippe Cussac. Il était marié et aurait notamment fait un stage en chaudronnerie.

Au-delà de l'émotion locale, très vite mercredi, les réactions se sont succédé à l'échelle nationale. Ancien député-maire de Nantes, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a exprimé sa «très vive émotion» tandis que le ministre de l’Emploi Michel Sapin, sur place mercredi, jugeait que «tout a été fait» pour empêcher le drame par les salariés et la direction de Pôle Emploi. Le Mouvement National des Chômeurs et Précaires a exprimé «sa profonde tristesse» et rappelé que «le taux de suicide parmi les chômeurs est six fois plus élevé que parmi le reste de la population».

 

Le 8 août dernier, en plein entretien avec un conseiller de la Caisse d’allocations familiales (Caf) de Mantes-la-Jolie (Yvelines), un chômeur de 51 ans s'était aspergé de liquide inflammable avant d’y mettre le feu et il était décédé de ses blessures. Après Michel Sapin, la ministre chargée de la lutte contre l’exclusion Marie-Arlette Carlotti était attendue jeudi vers la mi-journée sur les lieux du drame, en compagnie de François Chérèque, ancien numéro un de la CFDT devenu inspecteur général des affaires sociales.

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12 février 2013 2 12 /02 /février /2013 16:49
Emploi : le gouvernement rend une première copie
11 février 2013 à 17:05

Décryptage Globalement fidèle à l'accord du 11 janvier, l'avant-projet de loi apporte quelques ajustements. Il changera en profondeur les relations sociales au sein de l'entreprise.

Libération

Le 11 janvier dernier, les partenaires sociaux trouvaient un compromis sur la réforme du marché de l'emploi. Et ce lundi, soit pile un mois plus tard, le gouvernement a présenté le pré-projet de loi qui transpose cet accord dans le Code du travail. Un exercice de traduction complexe, et pas tout à fait achevé : au ministère du Travail, on explique avoir dû travailler «très vite», et que le texte contient sans doute encore quelques «scories». Charge aux partenaires sociaux et au Conseil d’Etat de les relever d’ici l’adoption du texte en Conseil du ministre, le 6 mars, et son arrivée devant l’Assemblée nationale, début avril.

 

 
 

La tâche a été d’autant plus complexe pour le ministère qu’il a travaillé sous le regard vigilant des partenaires sociaux, y compris des syndicats non-signataires (CGT et FO). Chaque camp a veillé à ce que le projet de loi ne modifie pas l'équilibre de l’accord en faveur de l’autre. Vendredi soir, on a ainsi entendu le Medef s’alarmer de plusieurs ajustements et menacer d’aller au «clash» avec le gouvernement. Un coup de pression qui ne semble pas avoir payé, vu le texte révélé ce matin : «Ce n’est pas un travail de photocopie ou de scribe», assume-t-on rue de Grenelle. Exemple avec trois points-clefs de celui-ci. 

La représentation des salariés

Fidèle à l’accord, le pré-projet de loi prévoit l’entrée d’un ou deux représentants des salariés dans les conseils d’administration des entreprises de plus de 5 000 salariés en France, ou 10 000 dans le monde. Objectif : améliorer l’information de ces derniers, et les associer aux discussions stratégiques via la voie délibérative de leurs représentants. La réforme devra être effective dans les vingt-six mois suivant l’adoption de la loi; selon le ministère du Travail, elle devrait concerner 300 entreprises environ. 

 

C'est sur le mode de désignation de ces représentants que le gouvernement a complété l'accord. Celui-ci prévoyait de laisser les assemblées générales d’actionnaires débattre de la question, solution privilégiée du patronat. Mais le pré-projet de loi restreint le champ des options pour les actionnaires. Ceux-ci ne pourront choisir qu'entre l'élection par les salariés, la désignation par une instance représentative du personnel, la désignation par la première ou les deux premières organisations syndicales, ou encore par le comité d’entreprise européen pour un représentant et selon l’une des trois autres voies pour l’autre.

Les licenciements collectifs

Le texte gouvernemental, au diapason de l'accord, modifie en profondeur la procédure applicable à un plan social. Celui-ci pourra passer par deux voies, au choix : soit un accord collectif au sein de l'entreprise, signé par un ou plusieurs syndicats représentant la majorité des salariés; soit une homologation du projet par l’administration, celle-ci devant se prononcer dans les trois semaines suivant la transmission des documents par l'employeur. 

 

Dans le premier cas, le pré-projet de loi dispose que l'accord collectif devra être soumis à une validation administrative, procédure moins exigeante que l'homologation. Dans le second, il précise que l'administration se prononcera en fin de procédure, et non au début, comme le voulait le Medef : de quoi laisser aux représentants du personnel le temps d'expertiser le plan social, et éventuellement d'obtenir sa modification. La validation comme l'homologation pourront être contestées devant la justice administrative. Quant aux licenciements individuels, ils restent soumis aux règles en vigueur. 

Les complémentaires santé

Leur généralisation parmi les salariés était l'objet de l'article 1 de l'accord : c'est également par là que s'ouvre l'avant-projet de loi. D'ici au 1er juin, les branches professionnelles devront lancer des négociations sur le sujet, afin que l'ensemble des salariés de toutes les entreprises soient couverts au 1er janvier 2016. Durant les négociations, cependant, le patronat s'était divisé sur le maintien ou non de «clauses de désignation», imposant aux entreprises de recourir au prestataire unique retenu par leur branche.

Le secteur de l'assurance, soutenu par le Medef, souhaitait l'interdiction de ces clauses : en effet, les branches ont tendance à retenir des institutions de prévoyance, gérées par les partenaires sociaux, plutôt que des assurances privées ou des mutuelles. Les syndicats et l'Union professionnelle artisanale souhaitaient, eux, que les branches puissent continuer à recourir à ces clauses, qui leur permettent notamment de peser plus lourd dans les négociations avec les prestataires. C'est cette option qu'a retenue le gouvernement. 


Pas de quoi partir en guerre pour le Medef, cependant. Dans un communiqué, l'organisation patronale estime que le pré-projet de loi représente une «traduction satisfaisante»de l'accord du 11 janvier. Une satisfaction partagée par les autres signataires. De son côté, la CGT, non-signataire, estime que le texte «reprend à son compte les dispositions les plus régressives de l’accord national»Reste à voir dans quelles proportions les députés modifieront à leur tour le texte.

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