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22 mars 2011 2 22 /03 /mars /2011 10:15
Les votes au scrutin régional selon la proximité syndicale

Les votes au scrutin régional selon la proximité syndicale

 

Les adhérents et sympathisants des syndicats ont moins boudé les urnes que les autres Français : 48% se sont abstenus ou ont voté blanc ou nul au premier tour des élections régionales, et 44% au second tour

Phénomène constant, qu'on retrouve à toutes les élections politiques, les adhérents et sympathisants des syndicats ont moins boudé les urnes que les autres Français : 48% se sont abstenus ou ont voté blanc ou nul au premier tour des élections régionales, et 44% au second tour , contre respectivement 55 % et 51 % au niveau national. Tel est le premier enseignement de notre sondage Liaisons sociales réalisé le 21 mars, le jour même du second tour du scrutin, par l'institut CSA (Conseil supérieur de l'audiovisuel), auprès d'un échantillon national représentatif de 2004 personnes .


Le PS en tête auprès de la CGT et de la CFDT

Les régionales confirment une autre constante, selon Jean-Daniel Lévy , directeur du département politique-opinion de l'institut CSA. Les personnes qui se disent proches d'un syndicat ont un vote plus marqué à gauche que l'ensemble des Français (hormis les spécificités du vote CFTC, CGC et FO) : 61% ont voté pour la gauche et l'extrême gauche au premier tour des élections régionales et 59% au second tour , contre 53 % aux deux tours pour la moyenne nationale.

Au premier tour , le Parti socialiste fait ses meilleurs scores auprès des proches de la CGT et de la CFDT , qui lui donnent respectivement 42% et 40% de leurs voix (contre 29 % pour l'ensemble des Français), suivis de ceux de SUD-Solidaires (33 %), de la CFE-CGC (31 %) et de FO (26 %). Le PS fait en revanche un score modeste auprès de la CFTC (14 %).

Les listes d'Europe Écologie (12 % au niveau national) font leurs meilleurs résultats chez les sympathisants de SUD : 26% . Un phénomène que Jean-Daniel Lévy explique par la base d'implantation de SUD - très présent dans les professions intellectuelles - et par la réflexion globale et d'anticipation d'un projet politique menée par ce syndicat. Europe Écologie est encore choisie par 17% des amis de la CFDT et 11% de ceux de la CGT . Ce dernier score est loin d'être négligeable, et montre, selon Jean-Daniel Lévy, que le courant écologiste est moins perçu qu'avant comme « allant contre le social ». Le Front de gauche (6 % au niveau national) séduit 18 % des proches de SUD et 16 % de ceux de la CGT. Quant à l'extrême gauche , elle dépasse largement son score national (3 %) auprès des proches de SUD (10% ) et  ceux de FO (9%) .

Au second tour , les listes d'Union de la gauche/Divers gauche (53 % de l'ensemble des Français) font un tabac auprès des sympathisants de SUD (90% ), suivis de ceux de la CGT (74% ) et de la CFDT (63% ), contre respectivement 43 %, 34 % et 32 % chez FO, la CFTC et la CGC.


L'UMP choisie par la CFTC et la CGC

À droite , au premier tour , l'UMP , seule ou avec ses alliés, obtient ses meilleurs scores auprès de la CFTC (46% ), suivis de la CGC (40% ), soit bien mieux qu'au niveau national (26 %). En revanche, elle séduit moins d'un quart des sympathisants de FO et de la CFDT (respectivement 23 % et 21 %) et seulement 11 % de ceux de SUD. Elle obtient son plus faible score auprès de la CGT (7 %).

Le Front national rallie au premier tour 17% des sympathisants de FO , les seuls auprès desquels il dépasse son score national (12 %), et 10 % de ceux de la CGT. Mais son score est nul chez les sympathisants de SUD et ne dépasse pas 3 % chez ceux de la CFTC. Le Modem atteint 9% auprès des proches de la CFTC et 6 % auprès de ceux de la CGC, mais tourne autour de 3 % chez les amis de la CFDT, de la CGT et de FO, et obtient un score nul chez les sympathisants de SUD. Des résultats en chute libre, comme au niveau national, si on les compare au vote en faveur de François Bayrou à l'élection présidentielle de 2007 (18 % en moyenne des proches d'un syndicat, avec une pointe à 27 % chez SUD).

Au second tour , les listes d'Union de la droite (35 % de l'ensemble des Français) sont plébiscitées par six proches de la CFTC sur 10, un résultat équivalent à celui observé chez les sympathisants de la CGC. Elles obtiennent encore 36 % auprès de FO et 29 % auprès de la CFDT, mais tombent à 11 % à la CGT et 9 % chez SUD. Quant au Front national , lorsqu'il s'est maintenu au second tour, il a été choisi par 18 % des sympathisants de FO (contre 12 % au niveau national) et 10 % de ceux de la CGT.


SUD le plus à gauche, FO la plus protestataire

Le principal intérêt de notre sondage est de situer précisément les sympathisants de chaque organisation syndicale sur le paysage politique.

Le syndicat le plus nettement à gauche au regard de son « électorat politique » est SUD , avec 90% des voix pour les listes d'Union de la gauche au second tour, suivis de la CGT (74% ) et de la CFDT (63% ).

La CGC est la plus marquée à droite, avec, au second tour, 68 % pour les listes d'Union de la droite et celles du FN, talonnée par la CFTC (66 %).

C'est FO qui a l'électorat le plus diversifié , avec une très forte composante protestataire : au premier tour, plus d'un de ses sympathisants sur quatre a voté aux deux extrêmes de l'échiquier. Mais avec au second tour 43 % de votants pour l'Union de la gauche, 36 % pour l'Union de la droite et 18 % pour le Front national, il reste marqué à droite.

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 14:28
Les syndicats appellent à la grève le 14 juin

Image © keystone (archives)

 

Les syndicats font de la lutte contre la discrimination salariale leur priorité.

 

La réduction des inégalités entre hommes et femmes fait du surplace. En cette Journée internationale de la femme, ils lancent un appel à la grève le 14 juin 2011, trente ans après l’adoption de l’article constitutionnel sur l’égalité.

 

ATS - le 08 mars 2011, 11h52
 

LeMatin.ch & les agences (Suisse)

 

La Journée nationale d’action et de grève verra partout en Suisse des travailleurs et travailleuses faire des pauses prolongées ou sortir dans la rue pour manifester, indique mardi l’Union syndicale suisse (USS).

Ses revendications principales: l’égalité des salaires entre femmes et hommes, une hausse des salaires minimaux, suffisamment de places dans les crèches et un congé de paternité.

 

Les syndicats font de la lutte contre la discrimination salariale leur priorité. «Pourquoi, ayant effectué la même formation, assumant la même fonction au même niveau hiérarchique et possédant la même expérience professionnelle, les femmes devraient-elles accepter d’être privées en moyenne de 9,4% de leur salaire?», se demande Corinne Schärer, secrétaire responsable de l’égalité au syndicat Unia.

 

Les femmes se chargent toujours d’une grande partie des tâches domestiques, payant ainsi le prix fort en termes de revenu, de chances de carrière et de leur place dans la société, argumentent aussi les organisateurs de la Journée d’action. «Afin qu’il soit possible de concilier famille et profession, il faut consacrer beaucoup plus de moyens aux structures d’accueil des enfants», revendique Michela Bovolenta, secrétaire du Syndicat suisse des services publics (ssp).

 

Celui-ci demande aussi un congé maternité de 18 semaines, un congé paternité de 8 semaines et un congé parental. Enfin, les syndicats saisissent l’occasion de promouvoir l’initiative pour les salaires minimaux. Pour Corinne Schärer, les très bas salaires concernent en effet en majorité des femmes.

 

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 14:19

Cent ans de plus pour la Journée des femmes?

Paru le Mardi 08 Mars 2011

   SAMUEL SCHELLENBERG    
 

Suisse La première manifestation du 8 mars, devenue par la suite Journée internationale des droits des femmes, a eu lieu un... 19 mars. C'était il y a (presque) un siècle, en 1911: plus d'un million de personnes s'étaient rassemblées en Autriche, en Allemagne, au Danemark, mais aussi en Suisse, pour exiger le suffrage féminin. A l'époque, il n'existait qu'en Suède, en Finlande, en Australie, en Nouvelle Zélande ou dans quelques entités territoriales non étatiques. Il s'agissait aussi de demander l'accès à la fonction publique et la fin des discriminations au travail.
Cent ans plus tard, il reste malheureusement mille raisons de descendre dans la rue. L'égalité salariale demeure un leurre, puisque les femmes en Suisse gagnent en moyenne 20% de moins que les hommes et sont souvent condamnées aux activités à temps partiel –c'est la règle pour 57% d'entre elles, contre 12% des hommes. Aussi, les tentatives visant à estomper les frontières entre professions féminines et masculines restent infructueuses, avec des rémunérations, du côté des métiers «féminins», sensiblement inférieures à celles des métiers «masculins».
 

Comme le rappelleront aujourd'hui des élues de droite sur la place Fédérale, les «étages à moquette» –ceux où travaillent les décideurs– restent largement inaccessibles aux femmes (Le Courrier d'hier). Dans les hautes écoles, c'est un certain plafond de verre qui reste impossible à briser pour parvenir aux plus hautes fonctions. Et du côté des familles, la société n'offre toujours pas les conditions nécessaires à un partage équitable et équilibré entre vie professionnelle et vie familiale. Combien d'entreprises en Suisse offrent-elles par exemple un congé paternité digne de ce nom?

Reste que, lors des manifestations, aujourd'hui et le 19 juin prochain, il faudra aussi réserver quelques slogans pour la défense des acquis. Surtout lorsqu'on observe le mauvais pli pris par certains pouvoirs publics, de plus en plus à côté de la plaque à l'heure de traiter de l'égalité. Car dorénavant on neutralise les problèmes, au cas où quelques hommes souffriraient du même mal que nombre de femmes – on se souvient de la très prudente campagne genevoise «Stop violences à la maison», l'an dernier, dont l'affiche évitait de stigmatiser les mâles. Aussi, plus anecdotique, une jolie pub de la mairie de Genève mettait récemment les pieds dans le plat en parlant de la «Journée de LA femme», au singulier, comme s'il s'agissait d'une catégorie homogène ou d'une personne unique. D'ailleurs, ira-t-elle manifester aujourd'hui?

 

LeCourrier.ch, 8 mars 2011

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 13:52
Journée de la Femme: une multitude d'initiatives à travers le monde

Mis en ligne le 08/03/2011

 

Argentine, Pérou, France, Venezuela, Japon, des tas d'initiatives à travers le monde.

Baptêmes de rues en France, sit-in en Argentine, les initiatives prévues pour la journée internationale de la Femme, célébrée depuis un siècle, sont nombreuses dans le monde, prenant le plus souvent la forme de débats, d'expositions ou de concerts. En Argentine, un sit-in devait avoir lieu devant le Congrès à Buenos Aires pour "celles que personne n'écoute" en référence aux femmes victimes de violence conjugale qui n'arrivent pas à faire enregistrer leurs plaintes auprès de la police.

La Centrale des travailleurs d'Argentine (CTA) a également appelé à manifester pour exiger de meilleures conditions de travail pour les femmes, combattre la violence machiste, lutter contre la prostitution et légaliser l'avortement.

 

Au Pérou, 69 organisations féministes organisent un piquet devant le Palais de justice à Lima pour que les femmes victimes de violence puissent avoir accès à la justice. Onze femmes recevront par ailleurs l'Ordre du mérite de la femme des mains de la ministre de la Femme, Virginia Borra.

Au Venezuela, un char dédié aux "héroïnes" de l'histoire du pays est prévu dans le défilé carnavalesque de Caracas.

 

A Bruxelles, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, et la vice-présidente de la Commission européenne, Viviane Reding, ont profité de cette journée pour souligner le "rôle crucial" des femmes dans les changements en cours en Tunisie et en Egypte.

Au Japon, la plus importante société de courtage financier, Nomura, a profité du 8 mars pour annoncer la nomination d'une femme comme directeur financier, une première.

 

Dans un tout autre registre, la chanteuse belge Lara Fabian donne mardi un concert en Tchétchénie.

Le 8 mars est davantage conçu en Bulgarie comme une fête de respect dû aux femmes plutôt qu'une journée de défense des droits des femmes. Une tradition remontant à l'époque communiste reste vivante: les hommes offrent des fleurs à leurs collègues femmes, à leur épouse, à leur mère.

En France, de nombreuses associations et fédérations féministes organisent des débats, expositions, et marches dans tout le pays sur les thèmes de la violence conjugale ou des discriminations dans le monde du Travail.

 

lalibre.be

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 13:35

Journée de la femme : quelques chiffres européens

journée de la femmeA l'occasion de la journée de la femme, Toute l'Europe vous fournit quelques éléments de comparaison sur la situation des femmes en Europe.







 
 
La formation

En moyenne, les femmes sont plus nombreuses à faire des études supérieures que les hommes (55% contre 45%). Il n'y a qu'au Luxembourg (48%) et à Chypre (49%) que les étudiantes sont moins nombreuses que les étudiants. En Allemagne et en Grèce, ils sont en proportions égales. En Lettonie, 2/3 des personnes dans l'enseignement supérieur sont des femmes.

En revanche, en ce qui concerne les spécialités suivies, les différences restent significatives. Seules les Roumaines et les Italiennes sont plus nombreuses que leurs collègues masculins à étudier les mathématiques, les sciences et l'informatique. En moyenne en Europe, ces spécialités concernent seulement 37% de femmes (contre 73% d'hommes). Plus grand écart encore pour ce qui est des étudiants en ingénierie, fabrication et construction, puisqu'un quart seulement sont des femmes (de 10% au Luxembourg, à 34% au Danemark).

Ainsi, la part de diplômés en sciences et technologie est deux fois moindre chez les femmes (9 pour 1000) que chez les hommes (18 pour 1000). Aux Pays-Bas, c'est quatre fois moins.

Le travail
Le taux d'emploi - plus faible chez les femmes

En moyenne, le taux d'emploi des femmes, c'est-à-dire la proportion de femmes disposant d'un emploi parmi celles en âge de travailler (15-64 ans), est de 58%, contre 71% pour les hommes, soit une différence de 13 points. Il n'y a qu'en Lituanie où les femmes travaillent plus que les hommes, et la différence est minime (de l'ordre d'1 point). Partout ailleurs, il y a moins de femmes employées que d'hommes.

C'est à Malte que la différence entre l'emploi féminin et masculin est la plus grande : 34 points. C'est également sur l'île maltaise que les femmes travaillent le moins, puisqu'elles sont seulement 38% à avoir un emploi. L'Italie et la Grèce connaissent des situations comparables avec un taux d'emploi féminin respectivement de 46% (22 points de moins que les hommes, à 68%) et 49% (24 points de moins que les hommes, soit 73%).

Au contraire, dans les trois Etats baltes, la différence entre les taux d'emploi pour les deux sexes est faible (environ 1 point), ainsi qu'en Europe du Nord (2 et 4 points pour la Finlande et la Suède). En termes absolus, c'est au Danemark que les femmes sont les plus nombreuses à travailler (73%).

En France, 60% des femmes ont un emploi, contre 69% des hommes.

 

 

Le salaire - plus faible chez les femmes

Les écarts de rémunération restent importants en Europe. A un poste similaire, une femme est payée 17% de moins qu'un homme, en moyenne, dans l'Union européenne.

C'est en République tchèque que l'écart entre les salaires pour des postes similaires est le plus important, avec 26% de salaire en moins pour les femmes. Au contraire, en Slovénie, l'écart est seulement de 3%. La France se situe à peine en dessous de la moyenne européenne avec 16%.

 

 

Les conditions de vie
Les parents célibataires - sept fois plus de mères célibataires que de pères célibataires

Un quart des ménages européens sont des couples sans enfant, et un peu plus d'un cinquième sont des couples avec enfant.

Il y a sept fois plus de mères célibataires (3,7% des ménages) que de pères célibataires (0,5% des ménages) dans l’Union européenne. C’est en Estonie et au Royaume-Uni qu’on trouve le taux le plus important de mères célibataires (respectivement 7 et 6,7% des ménages), le taux le plus bas concernant la Grèce et la Finlande (1,5%). En revanche, nulle part en Europe la proportion de pères célibataires ne dépasse 1% des ménages.

La place dans le ménage - les mères arrêtent plus souvent de travailler que les pères

On observe également qu'en Europe, plus les femmes ont d'enfants, moins elles travaillent ; pour les hommes, c'est quasiment l'inverse. Ainsi seules 55% des mères de plus de trois enfants ou plus travaillent contre 85% pour les pères de trois enfants ou plus, pour la tranche d’âge 25-54 ans. Sans enfant, le taux d’emploi moyen est de 76% pour les femmes contre 80,3% pour les hommes. Avec un enfant, puis deux, puis trois ou plus, il descend chez les femmes respectivement à 71%, 69% puis 55%, et monte chez les hommes respectivement à 87%, 91% puis 85%.

On trouve les chiffres extrêmes à Malte, où, même sans enfant, seules 57% des femmes travaillent, chiffre qui tombe à 30% pour les mères de trois enfants ou plus.

 

La vie politique
Gouvernements et parlements nationaux

Présidentes, chancelières, ministres : des femmes se hissent petit à petit au sommet du pouvoir.

Elles sont encore peu nombreuses à faire partie du club très fermé des Chefs d'Etat ou de gouvernement. Actuellement, elles sont trois sur vingt-sept : Angela Merkel, Chancelière allemande, Mari Kiviniemi, Premier ministre de la Finlande, et Iveta Radicova, celle de la Slovaquie.

Ce sont souvent les pays nordiques qui se rapprochent le plus de la parité, mais en règle générale, les femmes restent minoritaires dans les gouvernements des Etats membres.

La même règle se retrouve pour les parlements nationaux, puisqu'on retrouve dans le trio de tête du classement des Etats membres de l'UE ayant le plus de femmes élues la Suède (46.7 % du parlement), la Finlande (41.5 %) et les Pays-Bas (41.3 %). Ils sont suivis de très près par le Danemark (40 %).

La France quant à elle se classe à la 18e position avec un peu plus de 18 % de femmes à l'Assemblée nationale.

 

 

Dans les gouvernements des Etats membres

PAYS

Date élection

Nombre de ministres

Nombre de femmes


Pourcentage

Finlande

2007

20

12

60 %

Espagne

2008

18

9

50 %

Suède

2006

22

10

45,45 %

Allemagne

2005

16

7

43,75 %

France

2007

17

7

41,18 %

Danemark

2007

19

7

36,84 %

Belgique

2008

15

5

33,33 %

Autriche

2008

13

4

30,77 %

Pologne

2007

18

5

27,78 %

Slovénie

2008

19

5

26,32 %

Bulgarie

2005

19

5

26,32 %

Pays-Bas

2006

18

4

22,22 %

Malte

2008

9

2

22,22 %

Royaume-Uni

2007

23

5

21,74 %

 

 

Estonie

2007

14

3

21,43 %

Lettonie

2007

19

4

21,05 %

Irlande

2008

15

3

20 %

Italie

2008

22

4

18,18 %

Luxembourg

2004

13

2

15,38 %

Roumanie

2008

21

3

14,29 %

Slovaquie

2006

16

2

12,50 %

Grèce

2007

17

2

11,76 %

Portugal

2005

17

2

11,76 %

République tchèque

2008

18

2

11,11 %

Chypre

2008

11

1

9,09 %

Lituanie

2008

14

1

7,14 %

Hongrie

2006

16

1

6,25 %

 

 

Au Parlement européen




Sources

Tous les chiffres datent de 2009 sauf mention du contraire, et proviennent d'Eurostat, sauf ceux du tableau de la parité dans les gouvernements issus d'un rapport de la fondation Robert Schuman, ceux de la parité dans les parlements nationaux qui proviennent de la Commission européenne, et ceux de la parité au Parlement européen qui provient du Parlement européen.

 

 

TOUTEl'Europe.EU, 8 mars 2011

 



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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 12:11
Des recommandations pour lutter contre les discriminations envers les femmes

Le Point.fr - Publié le 08/03/2011 à 07:56 - Modifié le 08/03/2011 à 08:02

La Halde pointe notamment de fortes inégalités dans le monde de l'entreprise.

 

La Halde publie une série de recommandations contre les discriminations envers les femmes, préconisant, par exemple, des mesures contraignantes pour assurer l'égalité professionnelle dans la fonction publique ou encore la fin des internats non mixtes. Lundi, à la veille de la Journée internationale de la femme, la Haute Autorité de lutte contre les discriminations et pour l'égalité s'est adressée aux pouvoirs publics mais aussi à "tous les acteurs susceptibles de contribuer à l'égalité entre hommes et femmes".

 

Face aux inégalités de salaires (les femmes gagnent en moyenne 27 % de moins que les hommes), la Halde souhaite par exemple que soit demandé aux entreprises de publier chaque année des données sur l'évolution des écarts salariaux. La Halde demande aussi au gouvernement de "veiller à la publication rapide" d'un décret instituant une pénalité financière pour les entreprises "qui ne seront pas couvertes par un accord relatif à l'égalité professionnelle ou qui n'auront pas mis en place un plan d'action". Elle souhaite également "un dispositif de sanctions financières pour les employeurs publics qui ne répondent pas à leurs obligations" en matière d'égalité professionnelle.

 

La Halde, qui a enregistré une augmentation des réclamations des femmes pour des discriminations liées à la grossesse et à la maternité (615 en 2010, contre 259 en 2009), recommande "une large campagne de sensibilisation en direction des acteurs économiques afin de modifier la perception de la maternité". En matière de retraites, elle demande une nouvelle fois que soient pris en compte pour le calcul des pensions les dix meilleurs trimestres et non plus les 25 meilleures années de salaire, pour moins pénaliser les femmes aux carrières discontinues. Dans le domaine de l'éducation, la Haute Autorité plaide pour que les personnels de l'Éducation nationale soient formés à "la prévention des stéréotypes et des discriminations sexistes". Elle recommande aussi d'"établir un plan d'action afin de mettre un terme à l'existence des internats non mixtes".

 

Ces recommandations ont été remises lundi à la ministre des Solidarités Roselyne Bachelot. "Je ne veux plus qu'une seule femme puisse craindre pour son emploi quand elle apprend qu'elle est enceinte", a réagi la ministre, dans une déclaration transmise par son service de presse, précisant que des recommandations de la Halde seront intégrées dans le plan de lutte contre les violences faites aux femmes.

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 11:56
Vie de meuf, le blog pour lutter contre "le sexisme ordinaire"

Inspiré du célèbre "Vie de merde", le site rapporte des centaines d'anecdotes sélectionnées par le réseau Osez le féminisme "pour mettre en lumière les inégalités" hommes-femmes.

 

"Aujourd'hui, mon chéri s'étonne de me voir faire la vaisselle : 'Pourquoi tu ne mets pas tout ça au lave-vaisselle ?'. Sauf que cela fait six mois que nous habitons ensemble et nous n'avons pas de lave-vaisselle...", raconte S sur le site internet Vie de meuf.

 

Cette anecdote est l'une des centaines de petites brimades liées au "sexisme ordinaire" rapportées sur Vie de meuf, créé par le réseau Osez le féminisme à l'été 2010 "pour mettre en lumière les inégalités" hommes-femmes qui persistent dans la société.

"Invités chez un ami, mon compagnon renverse son verre de vin par terre, devinez à qui notre hôte a tendu la serpillière ?!", rapporte une autre internaute. "Aujourd'hui en faisant les courses, j'attrape un paquet de P.Q. sur lequel je remarque la phrase '3 Mamans sur 4 préfèrent (nom de la marque)'. Et les Papas, ils n'utilisent pas de P.Q. ?", s'insurge C.

"Réaction de ma mère en voyant mon copain faire la vaisselle : 'oh c'est bien, il t'aide'. 'Non maman, il ne m'aide pas, il fait !", dit encore Elise. "Osez le féminisme" est né en juin 2009 autour d'un journal militant à l'initiative d'hommes et de femmes mobilisés contre les baisses de crédit qui menaçaient le Planning familial.

 

Nouvelobs.com, 8 mars 2011

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 11:30
L'appel des "Musulmans pour les droits des femmes"

Ils sont imams ou athées, élus de la République, intellectuels, artistes de culture musulmane... Loin des stéréotypes, ils rappellent à l'occasion de la journée de la femme leur engagement contre "toutes les discriminations" et contre "toutes les formes de violence faites aux femmes".

 

Nouvelobs.com publie à l'occasion de la journée de la femme, le 8 mars, l'appel des "Musulmans citoyens pour les droits des femmes" qui réunit 80 personnalités, imams, musulmans ou athées de culture musulmane.

Sur le même sujet

Les signataires manifestent leur engagement contre "toutes les discriminations" envers les femmes et contre "toutes les formes de violence faites aux femmes", dont l'excision, qui n'est "en rien une prescription religieuse". Ils soutiennent en revanche le divorce et la contraception.

 

En écho au débat voulu par Nicolas Sarkozy sur l'islam, ils observent que "le sexisme n'est pas le propre de certaines populations et que les quartiers populaires n’en ont pas l’exclusivité, contrairement à ce qu'affirment bien des discours ambiants qui se complaisent à enfermer les hommes musulmans dans des caricatures machistes, et à désigner les musulmanes comme victimes exclusives de ces comportements."

 

Cet appel organisé par Respect Magazine, en partenariat avec le site d’informations Saphirnews, compte parmi ses signataires des élus de la République, des figures de l'islam de France, dont Mohammed Moussaoui, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), le grand imam de Bordeaux Tareq Obrou, le recteur de la Mosquée de Lyon Kamel Kebtane, l’intellectuel Tariq Ramadan, mais aussi des personnalités du monde de la culture comme le réalisateur Karim Miské et le rappeur et écrivain Abd Al Malik, ou encore l'ancien champion olympique de judo Djamel Bouras.

>  l'appel des "Musulmans citoyens pour les droits des femmes"

 

Nouvelobs.com, 8 mars 2011

 

 

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 11:08

 

Société 5 Mars 2011  |  Mise à jour le 6 Mars 2011

Gisèle Halimi: "Le plus important pour les femmes: le savoir, les études"

Quatre-vingt-trois ans, une séduction intacte et une impressionnante fidélité à ses engagements féministes et anticolonialistes. Gisèle Halimi est née en Tunisie dans une famille juive et pauvre. Sa mère, Fritna, ne l’aimait pas, parce que fille. Son père, Edouard, mit trois semaines à annoncer sa naissance. À 12 ans, elle fit trois jours de grève de la faim pour cesser de servir ses frères comme une domestique. Aujourd’hui, la fondatrice, avec Simone de Beauvoir, de Choisir-La Cause des femmes, publie un nouveau livre, Histoire d’une passion. Elle y raconte sa relation unique avec sa petite-fille, née en 1992. "Un rattrapage" pour celle qui n’a pas eu de fille mais trois fils "féministes".

 

 

 

Gisèle Halimi Paru dans leJDD

Gisèle Halimi, l'une des grandes figures de la cause féministe. (Maxppp)

 

A quoi ressemble une grand-mère féministe?
C’est être fière d’avoir à ses côtés une femme en construction. Je voulais sentir comment se fabrique une fille. Je voulais qu’elle voie dans mes yeux la femme qu’elle pourrait devenir. Je voulais l’imaginer grandir. Dans son environnement de joies et des blessures liées au contexte objectif de la société qui continue quand même à discriminer les femmes quelles que soient leurs qualités. Comme disait Françoise Giroud, le jour où les femmes auront le droit d’être médiocres, elles auront tout gagné.

 

Vous avez été une fille dans la Tunisie des années 1930 qui prônait la soumission à l’homme.
J’adorais ma mère mais elle était très traditionaliste. J’étais humiliée pour elle quand elle était obligée de donner les comptes des trois sous que mon père lui avait confiés pour une livraison quelconque. C’est là qu’est née ma décision, je serai indépendante économiquement. C’est pourquoi je suis partie, à l’âge de 18 ans, faire mes études à Paris.

 

Votre petite-fille n’est pas féministe, elle considère l’égalité des sexes comme allant de soi. C’est un progrès ou un danger?
Un progrès d’un côté. Les femmes ont acquis le sentiment qu’elles existent à part entière. La génération de mes petits-enfants est plus autonome que la mienne. Ma petite-fille est partie de chez ses parents dès qu’elle a eu 18 ans pour faire des études en province. Quand je lui ai demandé pourquoi, elle m’a répondu: "Non, pas toi, pas cette question."

 
«Un homme n’est véritablement libre que si, à ses côtés, il a une femme libre»

Et le danger?
Certaines se disent: pourquoi se battre encore? Elles ont tort parce qu’une malédiction frappe les femmes, c’est la précarité. On ne peut jamais dire que ce qui est acquis pour les femmes, l’est pour toujours. L’IVG, par exemple, certains tentent de le remettre en cause, pas forcément en s’attaquant à la loi mais en faisant en sorte qu’il n’y ait plus de centres d’IVG.

 

Quelle est l’arme indispensable pour une femme d’aujourd’hui?
Les études. Le savoir, c’est une forme de pouvoir en particulier pour les femmes. D’abord parce qu’elles connaissent mal l’Histoire et leur histoire en particulier. Et quand on connaît mal son histoire, on ne sait pas comment faire aboutir la revendication féministe.

 

Si vous deviez définir d’un mot quelle revendication…
La dignité. Je ne sais pas pourquoi personne ne veut l’admettre: nous n’avons jamais voulu bouter l’homme hors de sa place. Notre revendication, c’est simplement d’être comme lui, à ses côtés, avec les mêmes droits. Pourquoi l’homme se sentirait-il menacé dans un monde qui doit être partagé? Ce serait une attitude vaguement esclavagiste, les hommes resteraient les dominants et les femmes leurs subordonnées. Ce n’est pas ce monde que nous voulons et ce n’est pas le monde que les hommes libres et intelligents veulent construire. Un homme n’est véritablement libre que si, à ses côtés, il a une femme libre.

 

La Journée de la femme, c’est un gadget?
Non, c’est une ouverture, la cause des femmes doit devenir l’affaire de toute l’humanité, hommes compris. Mardi, je suis l’invitée d’honneur du Conseil de l’Europe. Je vais y développer la clause de l’Européenne la plus favorisée que je voudrais faire adopter au niveau européen.

 
«Les femmes sont de loin les plus diplômées et après, elles disparaissent»

En quoi cela consiste?
Nous avons fait un bouquet des législations les plus avancées pour les femmes des 27 pays. Par exemple, on a sélectionné en Suède la lutte contre la prostitution; en Espagne, la loi-cadre contre les violences faites aux femmes; en Lituanie, les lois contre le harcèlement sexuel.

 

Et pour la France?
Je dois vous dire qu’on a eu beaucoup de mal. Nous avons finalement pris le Code du travail, pour l’égalité formelle entre les sexes.

 

Le travail, justement, reste problématique?
On est dans une période de régression, compte tenu de la crise. C’est criant, en particulier sur les salaires: lors du traité de Rome, ils étaient inférieurs de 30% à ceux des hommes. Aujourd’hui, le retard est de 25%. En un demi-siècle, vous vous rendez compte! Les femmes sont de loin les plus diplômées et après, elles disparaissent. Construire un couple ne change rien à la trajectoire professionnelle d’un homme, au contraire, ça la facilite souvent. Pas pour la femme.

 

Vous, l’ancienne avocate de Bourguiba et du FLN algérien, comment avez-vous réagi à la révolution sur votre terre natale?
J’ai ressenti une émotion intense. Vous savez, je suis toujours tunisienne, j’ai la double nationalité. J’ai envoyé un message à mon copain, Béji Caïd Essebsi, le Premier ministre qui vient de remplacer Mohamed Ghannouchi. Nous dirigions ensemble l’Union des jeunes avocats. C’est quelqu’un en qui j’ai confiance. Il a été ministre des Affaires étrangères de Bourguiba, il ne s’est jamais compromis avec la dictature de Ben Ali. Il représente bien l’alliance de l’universalisme républicain, des Lumières et d’une revendication naturelle identitaire.

 
«On savait depuis longtemps que le peuple tunisien avait un fort niveau d’éducation»

Pourquoi est-ce la Tunisie qui a ouvert la voie?
Grâce à Bourguiba, d’abord! Il a marqué le monde arabe par ses avancées extraordinaires: le droit de vote des femmes, l’IVG, le droit au divorce, vous vous rendez compte… On savait depuis longtemps que le peuple tunisien avait un fort niveau d’éducation mais on se disait en même temps: "Mais qu’est-ce qu’ils attendent?"

 

Vous êtes optimiste pour la suite?
En ce qui concerne la Tunisie, oui. Il y a dans ce pays une avant-garde décidée, compétente, assez proche du peuple. Je ne crois ni au désordre total, ni au danger islamiste. Ailleurs, ce sera peut-être un peu plus difficile, mais il y a déjà un immense acquis: on a commencé à casser l’idée d’un peuple arabe violent, terroriste et régressif.

Comment analysez-vous la paralysie française face au mouvement?
La classe politique française ne comprend rien, mais rien, au monde arabe.

 

Et MAM?
Quel gâchis! Je crois que Michèle Alliot-Marie est une femme extrêmement intelligente, mais j’aimerais lui enlever une dose d’intelligence pour la remplacer par de l’intuition relationnelle.

 
«J'aimerais que martine Aubry se jette dans la bagarre»

L’islam peut-il menacer l’identité française?
Absolument pas. L’immense majorité en France pratique l’islam dans une parfaite tolérance. Qu’il y ait ici ou là des difficultés, vous connaissez une société où tout va conformément aux droits de l’homme et de la femme? Le débat autour de l’islam que je vois poindre est un instrument politique inacceptable.

 

Mais les femmes, dans les cités, font face à des situations difficiles.
Il y a une harmonie à construire, c’est une bagarre, évidemment. Ce qui se passe en banlieue n’est pas une régression mais une réaction contre les avancées des femmes qui constituent une menace pour le leadership masculin.

 

En 2012, pas de femme à l’horizon présidentiel comme Ségolène Royal en 2007?
Peut-être Martine Aubry, en tout cas, je la soutiens, j’aimerais qu’elle se jette dans la bagarre. Et si elle était candidate, elle aurait des chances d’être présidente, ne serait-ce que parce qu’elle a occupé des ministères importants pour l’avenir. Elle a une part de la sagesse politique de son père qui tempère les ambitions effrénées et les humeurs narcissiques des uns et des autres.

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8 mars 2011 2 08 /03 /mars /2011 10:49

Publié le 08/03/2011 08:37 | Recueilli par S. B.

Égalité : où en est-on ?
Il reste encore beaucoup à faire en matière d'égalité professionnelle, notamment./ Photo DDM, archives, Chantal Longo.
Il reste encore beaucoup à faire en matière d'égalité professionnelle, notamment./ Photo DDM, archives, Chantal Longo.
Il reste encore beaucoup à faire en matière d'égalité professionnelle, notamment./ Photo DDM, archives, Chantal Longo.

8 mars, journée internationale des femmes. C'est l'occasion, chaque année, de mesurer les progrès accomplis en matière d'égalité. Et surtout de constater qu'il reste encore beaucoup à faire. état des lieux.

Double journée, demi-salaire ? Ce slogan provocateur a au moins le mérite de poser clairement le problème. L'égalité professionnelle, thème d'un déplacement du Premier ministre François Fillon hier à la veille de la journée internationale des femmes, est loin d'être atteinte en France.

 

La crise a même aggravé l'écart de salaires entre les femmes et les hommes : à 83 %, les temps partiels sont réservés aux femmes. Pour la plupart, elles n'ont pas choisi de galérer pour trois heures de ménage par jour, ou quatre heures de caisse et préféreraient un emploi à temps plein.

Marie-Claire Carrère-Gée, la présidente du Conseil d'orientation pour l'emploi, a proposé hier que soient autorisées les « actions en nom collectif » pour faire respecter l'égalité salariale et professionnelle entre les femmes et les hommes : « Cela avec la possibilité d'obtenir réparation pour toutes les salariées, qu'elles aient ou non porté plainte ».

 

Le gouvernement, qui a fait adopter une loi sur l'égalité salariale et la place des femmes dans les conseils d'administration des grandes entreprises, pourrait peut-être faire un geste supplémentaire.

Dans un rapport remis hier à l'Élysée, la députée UMP Françoise Guégot souhaite que l'État montre l'exemple. Elle préconise que 40 % des postes de direction dans la fonction publique soient réservés à des femmes. La fonction publique est très féminisée : 60 % de fonctionnaires sont des femmes. Mais on ne compte que 9,9 % de préfètes, 11 % d'ambassadrices. Pour distribuer le courrier, ou éduquer les enfants, les femmes sont plus nombreuses.

 

C'est loin d'être gagné sur le front du travail. En politique, idem. Depuis hier se tient à Toulouse un colloque sur la parité, qui rassemble des juristes, des sociologues, des femmes politiques. Seule la loi de 2000 a fait bouger les lignes. Il faudrait aller plus loin : car en cette veille de cantonales, les électrices pourront constater qu'elles voteront en majorité pour des conseillers généraux, la plupart des candidates se contentant des postes de suppléantes…

La seule annonce faite par le gouvernement hier concerne les violences contre les femmes. Les ministres de l'Intérieur Claude Guéant et des Solidarités Roselyne Bachelot ont annoncé un « plan », lors d'un déplacement commun à Viroflay dans les Yvelines.

Le Parti socialiste a présenté 8 propositions : « Notre objectif sera d'imposer le respect de l'égalité salariale ».

Le 8 mars, aujourd'hui, est partout dans le monde l'occasion de faire le bilan des progrès accomplis en vue de promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes. Des progrès il y en a, mais des régressions aussi. Le combat continue.


Le chiffre : 18,9 %

de salaire > en moins. Selon l'Observatoire de la parité, c'est l'écart de salaire entre les femmes et les hommes en France dans le secteur privé et semi-public. Si l'on prend en compte le temps partiel, l'écart s'accroît encore.

« La cause des femmes a beaucoup progressé... mais il y a encore des combats à mener, et celui de l'égalité professionnelle en est un ».

François Fillon, Premier ministre.


Huit Femmes pour le 8 mars

Relecture du polar de Robert Thomas, remake du film de François Ozon « Huit femmes » ? Le seul point commun entre la fiction et la journée d'hier à « La Dépêche du Midi ? » Ce sont huit femmes, invitées par le président Jean-Michel Baylet, à la veille du 8 mars, journée internationale des femmes. D'entrée, le président rassure Sophie Poux. La médiatique agricultrice tarn-et-garonnaise est apparemment tracassée par la visite imminente du Président de la République, promise il y a un an sur TF1 dans « Paroles de Français. » « C'est le 17 à 11 h 30, vous dis-je ».

Une information comme une mise en bouche pour plonger avec les journalistes de la rédaction dans le feu de l'actualité et bâtir l'édition de ce mardi.

 

Nos huit invitées sont agricultrice, arbitre internationale de rugby, militantes engagées à la CGT, au Planning familial et contre les violences faites aux femmes, intellectuelle égyptienne, présidente de l'Ordre des experts comptables et en charge des Ressources humaines chez Veolia. Leur regard sur le monde, sur le travail, les enfants, la violence, la politique et les tâches domestiques est bien moins radical que celui des « Chiennes de Garde ». Pas foncièrement contre non plus : « Les féministes sont en perpétuelle vigilance sur les droits a rappelé Evelyne Mabilat. C'est fondamental ».

 

Mais parlez donc plafond de verre avec Sophie Poux. Son plafond à elle, c'est l'éternelle bagarre au quotidien pour ajuster les comptes de l'exploitation avec les quotas laitiers. Sur les terrains de rugby fréquentés par Sylvie Bros, ni plafond, ni paroi de verre. Pas un de ces messieurs ne moufte quand se présente à eux l'unique arbitre de rugby femme à l'international en France. Seules les femmes restent perplexes. Dans son entreprise de 2000 personnes, Isabelle Savant met en place des stratégies qui s'appuient sur « la perception et l'intuition des femmes ». Aussi sur « leurs capacités à savoir tempérer la compétition tout en sachant travailler sur des cohésions d'équipe ». Veolia encourage même les femmes à se tourner vers les métiers d'hommes (manutentionnaire, conducteur d'engin…, 70 % des emplois dans l'entreprise). « Dans d'autres domaines on peut aller jusqu'au télétravail, aux plateaux-repas du midi sur place pour les libérer plus tôt le soir », ajoute Nicole Calvinhac, présidente de l'ordre des experts comptables. D'ici là, le monde conjugué au masculin a encore la vie dure. Sans doute est-ce pour cela que les femmes ont banni de leur discours le terme de parité pour revendiquer l'égalité qui prend racines aux « différences de chacun ». Un discours que l'on retrouve au fil des pages d'actualité qui suivent.

 

Isabelle Sauvant, responsable du développement RH à Veolia propreté Sud-Ouest

Quand on me parle plafond de verre, j'aime bien faire référence à l'étude de McKinsey qui démontre que les femmes ne sont pas en position de réussite parce que la plupart du temps pilotées par des hommes sur le mode « tout est sous contrôle ». Le féminin fonctionne en réseau ; il a une forte intuition, une écoute tournée vers les autres. Les lois sur le handicap et la représentation des femmes aux CA sont peut-être imparfaites. Mais pour les femmes, c'est la possibilité plus claire d'accéder à des postes de direction. Ainsi d'infléchir les stratégies spécifiques aux femmes.

 

Nicole Calvinhac, présidente de l'Ordre des experts comptables

Nicole Calvinhac n'est pas traumatisée une seconde par la parité. Elle a été élue à l'unanimité à la présidence de l'ordre par ses pairs, presque tous masculins. C'est pourtant la plus féministe du panel. Elle s'insurge contre le port du voile, porte la laïcité haut dans son argumentaire et plaide pour « une réflexion des femmes sur leurs problématiques dans le travail ». «Ce sont les plus aptes à comprendre ce dont elles ont besoin » soutient-elle. Pour elle, la parité ne se résume pas à une « femme en place parce qu'elle est une femme », mais à « une femme en place parce qu'elle est capable. »

 

Gisèle Vidallet, secrétaire de l'UD CGT de la Haute-Garonne

 

 

 

Au-delà des effets d'annonce et de la journée annuelle des droits des femmes, il faut réellement légiférer pour faire avancer les choses. Dans le monde du travail, si la loi n'est pas contraignante, les directions d'entreprise s'affranchissent de faire valoir l'égalité hommes-femmes. À travail égal, le salaire n'est pas égal en France pour les hommes et les femmes.

L'égalité ? C'est aussi une question d'éducation. Cet apprentissage doit être fait dès l'école, dans la petite enfance ; mais le système scolaire doit aussi favoriser l'accession des filles à l'ensemble des filières. Au quotidien, l'homme et la femme ont un intérêt commun à prendre chacun leur place. L'homme, qui se pense volontiers émancipé, a sûrement à y gagner !


Politique : une loi, et après ?

Dix ans après la loi sur la parité, les femmes sont-elles mieux représentées en politique ? « La loi a donné des résultats là où elle était contraignante, pour les élections régionales, européennes, municipales», estime Janine Mossuz-Lavau, directrice au Cevipof, centre de recherches politiques. On trouve 48 ou 49 % de femmes élues dans les conseils régionaux par exemple.

Depuis 2000, les formations politiques qui ne respectent pas la parité aux législatives se voient amputées de leur dotation publique. « Entre 2002 et 2007, le manque à gagner a été d'1,4 million d'euros pour le PS, et de 4 millions pour l'UMP », souligne Janine Mossuz-Lavau. Qui ajoute : « Le nombre de députées à l'Assemblée nationale n'est que de 18,5 %, ce qui place la France au 62e rang mondial pour la présence des femmes au Parlement ». Conclusion du chercheur : « Si la loi ne contraint pas à la parité, si on laisse faire les choses, on n'aboutit pas ». Il faut savoir que la plus jeune députée française est du Tarn-et-Garonne, Sylvia Pinel (33 ans).


Qui va payer la maison de retraite ?

Les femmes sont moins bien payées que les hommes, s'arrêtent parfois quelques mois ou quelques années pour élever des enfants, occupent à 80 % les emplois à temps partiel, prennent en chargé leurs parents âgés. La crise n'a rien arrangé : 70 % des travailleurs pauvres sont des femmes. Parallèlement, les foyers monoparentaux sont en augmentation.

Lorsque l'âge de la retraite sonne, les femmes ne percevront en moyenne que 1020 € de pension par mois, contre 1 636 € pour les hommes.

Beaucoup n'auront pas de quoi se payer une maison de retraite (1 500 € en moyenne, et plus lorsqu'il s'agit d'un établissement médicalisé) lorsqu'elles deviendront dépendantes. Pourtant, les femmes ont une espérance de vie supérieure aux hommes ; après 75 ans, une femme sur cinq se retrouve seule, sans conjoint ni enfant pour la soutenir. Pas étonnant que les femmes aient été aussi nombreuses dans les manifs sur la retraite.


A travail égal, salaire inégal

Les filles étudient : elles représentent 56,4 % des effectifs universitaires.

Les femmes travaillent : 47,1 % de la population active. C'est à ce niveau que les choses se gâtent. Leur salaire est inférieur à celui des hommes : -18,9 % dans le secteur privé et semi-public, -37 % si on intègre les heures des temps partiels !

À travail égal, salaire inégal.

Début 2011, le Parlement a adopté une proposition de loi imposant aux grandes entreprises, d'ici trois ans, d'accueillir 20 % de femmes dans leur conseil d'administration. La loi sur les retraites prévoit d'autre part des pénalités pour les entreprises qui n'auraient pas signé un accord sur l'égalité professionnelle ou qui n'auraient pas prévu un plan d'action pour l'égalité.

Bémol : cette loi a supprimé l'obligation de résultat au 31 décembre 2010, elle a assoupli la règle en faveur des employeurs et reculé d'un an son application.


Vie quotidienne : tâches à répartir

Qui passe l'aspirateur ? Selon l'Ined, l'Institut national des études démographiques, les femmes assument encore 80 % des tâches domestiques. L'arrivée d'un enfant dans le couple « conduit à des ajustements professionnels qui touchent principalement la femme. Qui prend une RTT lorsqu'il faut amener le bébé malade chez le pédiatre ? Qui fonce dès la sortie du bureau pour récupérer sa progéniture à la crèche ? Les mères. Selon la sociologue Dominique Méda, « la répartition des tâches familiales » ne concerne pas seulement la sphère privée, mais « c'est une affaire publique car elle est le nœud des inégalités professionnelles ». On pourrait en dire autant des violences conjugales, longtemps étouffées dans le huis clos familial : en 2008, 157 femmes sont mortes sous les coups de leur compagnon. En 2010, une loi a renforcé la prévention. « Encore faut-il que la loi soit appliquée. Et c'est cette application qui pose problème. Il faudrait une tolérance zéro », relève l'avocate toulousaine Me Stella Bisseuil.


Elisabeth Guigou, ancienne ministre de la Justice, députée PS : "Un combat à recommencer"

Vous avez porté la loi de 2000 sur la parité en politique. En êtes-vous fière ?

Cette loi a marqué un progrès. Nous avions inscrit la parité comme principe constitutionnel, et cela fut une grande victoire. Car jusque-là, le Conseil constitutionnel avait refusé cette idée, estimant qu'on faisait du communautarisme, ce qui était contraire à l'universalisme républicain. Comme si les femmes étaient une catégorie, et ne représentaient pas la moitié de l'humanité…

À l'époque, des intellectuelles, y compris de gauche, s'opposaient à cette loi…

Dont Élisabeth Badinter, oui, c'est vrai. Dans l'idéal, elle avait raison : il ne devrait pas être nécessaire de faire des lois pour imposer les femmes en politique. Sauf que dans la réalité, cela ne marche pas.

Nous sommes à la veille des cantonales, où la représentation des femmes à l'issue du scrutin risque d'être… allégée. Qu'en pensez-vous ?

 

C'est assez dramatique. Car il ne suffit pas de dire que l'on impose un suppléant de l'autre sexe. Il faudrait passer à un scrutin de liste départemental, qui impose une alternance. C'est un peu plus compliqué pour les législatives… On a pensé présenter une proposition de loi visant à supprimer le financement public aux partis qui ne présenteraient pas 50 % de candidates, et imposer des pénalités aux partis qui n'auraient pas 50 % d'élues. Car les partis ont trop souvent tendance à présenter des femmes sur des circonscriptions difficilement gagnables.

 

Vous étiez hier à Toulouse pour le colloque sur la parité en politique. Vous continuez le combat ?

Sur le champ politique, il reste beaucoup à faire pour imposer la parité. Et sur le champ du privé, les salaires, alors là, c'est intolérable ! Cela régresse même ! Heureusement qu'il y a cette journée du 8 mars pour rappeler les droits des femmes, car c'est un combat sans cesse recommencé.

 

LADEPECHE.fr, 8 mars 2011

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